COUPLETS

Une des quelques chansons inédites trouvées (pp. 347-350) dans une reliure (faussement intitulée, du fait d'une partie de son contenu, Recueil de chansons des Franc-Maçons à l'usage de la Loge de Ste Geneviefve).

La formule de ce pot-pourri est amusante : elle consiste à terminer le texte de chaque couplet par le titre (ou l'incipit) de la chanson qu'il utilise. Cela devait être assez savoureux pour les auditeurs de l'époque, qui avaient sans doute toutes ces chansons dans l'oreille. Il n'en est plus ainsi, mais nous avons pu en identifier l'une ou l'autre :

En cliquant sur le haut-parleur à droite du numéro de couplet, vous entendrez l'air concerné.

Le Frère Paris, auteur de cette chanson (ainsi que de celle de la p. 333 du même recueil), est sans doute le même que celui qui a collaboré avec le Frère Timebor pour la suite de Noels en G re sol qui figure aux pages 88-91 du chansonnier de Ste Geneviève.

             

COUPLETS

 

Sur différens airs de Vaudevilles, dont le dernier vers de chaque couplet désigne l'air.

 

Par le Frère Paris.

 

 

 1.    

QUe d'une belle épris des faux appas,
Un homme promptement s'engage,
Sans se garantir du naufrage,
Cela ne me surprend pas :
Mais qu'une loi que la vertu nous donne, 
Que nos peres ont tant cheris,
Du monde excite le mépris,
Sans vouloir en sçavoir le prix,
Voilà ce qui m'étonne.

 

 

 2.    

Le Profane & le Maçon,
Tous deux cherchent la raison,
Voilà la ressemblance :
L'un dans la cupidité,
L'autre dans la vérité,
Voilà la différence.

 

 

3.

Si quelqu'un me serre la main,
En donnant un signe incertain,
Je sommeille :
Mais s'il est judicieux,
J'y réponds en ouvrant les yeux,
Cela me réveille.

 

 

 4.

 Un jour un profane indiscret 
Me demandoit notre secret ;
Je ne puis vous le dire. 
Tracez-le-moi sur ce billet, 
Sitôt je lui réponds tout net ; 
Je ne sçais pas écrire.

 

 

 5.

On dit que dans nos logis 
Nous n'observons pas la décence 
Que nous prescrit la prudence,
Oh que si. 
Et que nous suivons l'usage 
Du plus grand libertinage, 
Oh que nenni.

 

 

6.    

Le Ciel nous a donné
Le compas & l'équerre,
La beauté !
De la Divinité
La perpendiculaire,
La rareté !
Mais leur propriété
Excite du vulgaire
La curiosité.

 

 

 7.    

Dans cet Ordre si respectable,
Guidé par un Génie aimable,
Le vice y trouve son tombeau,
Rien n'est si beau.
L'on ne goûte dans nos asiles
que des plaisirs purs & tranquilles,
Et la plus parfaite union,
Rien n'est si bon.

 

 

 8.

Persécuteurs de l'innocence,
Quelle est donc votre récompense ,
De censurer les saintes Loix
Du plus sage de tous les Rois :
Votre désespoir est sans doute
De ne rien connoître à cela,
Dans ces mystères-là,
L'œil le plus fin n'y voit goutte.

 

 

9.

Frères, buvons à la santé
De ce Maître plein d'équité,
Chérissons-le toute la vie,
Comme notre Maçonnerie,
Pan, pan, pan,
La poudre prend,
Faisons grand feu dans cet instant.

Retour au sommaire du pseudo-chansonnier de Sainte-Geneviève :

Retour au sommaire du Chansonnier :