Cantique

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Ce cantique très égalitariste et libertaire (sinon même anarchiste, cfr Avant qu'un seul mortel au gré de ses caprices à l’homme son égal osât dicter des lois) du Frère Mouchet provient des pages 117-8 du recueil édité par Desveux en 1804.

Comme pour les autres Cantiques et Couplets des pages 100 à 128 de ce recueil, il est mentionné qu'il a été chanté à la Loge de l'Aménité à l'Orient de Philadelphie. Cette Loge, constituée sous le n° 73 par le Grand Orient de Pennsylvanie et en bonne partie formée d'exilés français venus de Saint-Domingue, y était dénommée Loge française. Et, effectivement, le cantique provient (p. 47) du recueil publié par cette Loge en 1801.

Nous en connaissons également, au n° 40 d'un carnet manuscrit (qui contient un autre cantique du même Frère, ne figurant pas celui-là au recueil de Desveux), une version sous le titre Cantique par le Frère Mouchet avec la même mention d'air.

Ah ! Tircis dans ces lieux est l'incipit du poème Sur une absence publié dans l'Almanach des Muses 1782. Ce poème a été mis en musique par Philippe Joseph Hinner, Officier de la Chambre de la Reine, comme n° 3 (pp. 6-7) de son op. 11 publié par Naderman sous le titre 12 airs de chant. Cette édition ne porte pas de date mais son examen montre avec évidence qu'elle est antérieure à la Révolution.

 

CANTIQUE

 

Air : Ah ! Tircis, dans ces lieux, etc.

 

Que toujours du bonheur le fantôme mobile
Eblouisse les yeux du reste des mortels ;
Fatigué de leurs vœux il a dans cet asile
Fixé pour les Maçons, son temple et ses autels.

O douce égalité seul bien digne du Sage !
Liberté ! don du ciel, effroi des noirs tyrans ;
C'est dans ces murs sacrés que votre auguste image
Brave les vains efforts des hommes et du tems.

Efféminés Sultans, Despotes imbéciles,
Sous votre joug d'airain courbez tout l'Univers :
Aux mains de vos soldats les glaives inutiles
Laissent le Maçon libre, entouré de vos fers.

Avant qu'un seul mortel au gré de ses caprices
A l’homme son égal osât dicter des lois,
A l'Eternel Maçon, offrant nos sacrifices,
Nous existions déjà ; nous survivons aux rois.

 

                                         Par le Frère Mouchet.

Les images de cette page proviennent de l'édition du recueil détenue, sous la cote Bibliothèque municipale de Lyon SJ R 335/30.4, par la Bibliothèque municipale de Lyon, laquelle nous a obligeamment autorisé à faire usage sur ce site des clichés (crédit photographique Bibliothèque municipale de Lyon, Didier Nicole) qu'elle nous en a fournis, clichés que nous avons adaptés pour les mettre aux normes du présent site.

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