Hymne à l'amitié

 Cliquez ici pour entendre le fichier midi de l'air Adieu, je vous fuis, bois charmans, emprunté à une page du très riche site Théaville

Cliquez ici (midi) ou ici (mp3) pour entendre  le fichier midi de l'air Avec vous sous le même toit, séquencé par B. A.

Cette chanson apparaît pour la première fois à notre connaissance aux pp. 169-70 de la Muse maçonne de 1806, avec le texte suivant (5 couplets) :

Amour ! amour ! cruel vainqueur, 
Fuis puisqu'il faut que je te craigne, 
Et ne regne point sur un cœur 
Qui te méprise et te dédaigne. 
C'est bien assez pour éviter 
L'envie de plaire et de séduire ; 
Ah ! puissé-je toujours n'éprouver 
Que les sentiments que tu inspire.

Tendre amitié, présent des cieux,
Viens fonder la paix dans mon ame ;
Si de l'amour me tenteront les feux,
Tu m'éclaireras de ta flamme ;
L'amour fait payer ses faveurs,
Plus douce, sans être moins tendre,
Tu viens pour essuyer nos pleurs,
Et l'amour nous en fait répandre.

 Tes feux sont plus purs que les siens.
C'est pour blesser qu'amour caresse :
À tous les âges tu conviens
L'amour ne sied qu'à la jeunesse ;
Par le tems il est affaibli,
En un jour il est infidèle,
Tandis que plus elle a vieilli,
Plus l'amitié paraît nouvelle.

L'amitié vit sous un ciel pur,
Que troublent de légers nuages,
Et l'amour sous un ciel obscur
Désolé par de longs orages.
L'une a pour but notre bonheur,
Pour régner l'autre veut séduire ;
L'une est la sagesse du cœur, 
L'autre n'en est que le délire.

Lorsque l'amour nous a soumis, 
Bien souvent sa chaîne nous blesse ; 
On peut chérir quelques amis, 
Il faut n'aimer qu'une maîtresse. 
Servants d'amour peuvent changer, 
Ceux de l'amitié sont fidèles, 
Et ce n'est que pour obliger 
Qu'à l'amour ils volent les ailes.

C'est une des quelques chansons de ce recueil qui sont pillées (sans citer de source) de textes profanes.

Elle recopie en effet, en omettant la dernière strophe et avec quelques modifications de forme, un texte d'Alissan de Chazet daté de 1804, et dont la première édition que nous ayons trouvée est en 1805 (pp. 150-2) dans Les quatre saisons du Parnasse.

Le recueil d'Eleusine de 1806 reproduit (pp. 43-4, reproduites ci-dessous) ce texte modifié, mais en en supprimant à nouveau 2 couplets, le premier et le dernier.

Aucun des deux recueils maçonniques de 1806 ne donne de mention d'air, mais le Pouvoir des dames donne en 1816 comme air Adieu, je vous fuis, bois charmans (qui est le n° 8 de la Clé du Caveau) tandis que le Caveau moderne (qui propose un texte assez différent) donne en 1812 Avec vous sous le même toit.

Dans ses mémoires, l'auteur lui-même (qui donne le même texte que celui du Caveau moderne) indique en 1837 Musique de Mademoiselle Bonne D'Alpy. S'agit-il d'une des Six Romances que celle-ci a publiées en 1804 sur des paroles de Mrs. de Ségur, de Tressan et de Chazet ?

 
 

HYMNE à L'AMITIé

 

 

 

Tendre amitié, présent des cieux,
Viens fonder la paix dans mon ame ;
Si de l'amour me tenteront les feux,
Tu m'éclaireras de ta flamme ;
L'amour fait payer ses faveurs,
Plus douce, sans être moins tendre,
Tu viens pour essuyer nos pleurs,
Et l'amour nous en fait répandre.

 

 

Tes feux sont plus purs que les siens.
C'est pour blesser qu'amour caresse :
À tous les âges tu conviens
L'amour ne sied qu'à la jeunesse ;
Par le tems il est affaibli,
En un jour il est infidèle,
Tandis que plus elle a vieilli,
Plus l'amitié paraît nouvelle.

            L'amitié vit sous un ciel pur,
Que troublent de légers nuages,
Et l'amour sous un ciel obscur
Désolé par de longs orages.

L'une a pour but notre bonheur,
Pour régner l'autre veut séduire ;
L'une est la sagesse du cœur, 
L'autre n'en est que le délire.

 

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