Cantique solsticial par Fléché (Reims 1846)

 

Notre source pour ce cantique de Fléché (qui, même s'il était aussi compositeur, a utilisé ici un air connu plutôt que de que proposer une mélodie sui generis) est l'article de Pierre Guillaume paru dans les Chroniques d'histoire maçonnique et intitulé Huit chansons maçonniques (XIXe siècle) de la Loge "La Sincérité" à l'Orient de Reims.

Les couplets 3 et 4 rendent hommage à deux Frères disparus en 1844, Drouet d'Erlon et Houzeau-Muiron.

Les couplets 5 et 6, soulignés par les notes de l'auteur en bas de page, évoquent les activités philanthropiques de la Loge, très attentive aux questions sociales (considérées évidemment avec un certain paternalisme).

L'air A l’âge heureux de quatorze ans est donné par la Clé du Caveau sous le n° 1758, avec le titre alternatif De cet amour vif et soudain.

                  

      

  

 Les Francs-Maçons de la Loge de La Sincérité
à l'Orient de Reims.

 

 

Cantique Maçonnique,

 

par le Frère Fléché, Rose-Croix,

 

Chanté par l'auteur à la fête solsticiale d'été, célébrée le 12 Juillet
1846 (ère vulgaire),

 

Déposé aux archives de la Loge et livré à l'impression, conformément à la décision consignée au procès-verbal du jour.

 

 

 

Air : A l’âge heureux de quatorze ans.

 

 1

Réunis par un doux lien,
En vrais Maçons, dans notre temple,
Nous cherchons à faire le bien
Et fuyons le mauvais exemple ;
Et celui qui franchit le seuil
Du séjour de nos saints mystères,
Chez nous trouve un sincère accueil 
Et l’amitié de tous nos frères.

 

 2

Pour nous montrer le vrai chemin
De la Franche-Maçonnerie,
La science donne la main
Aux beaux-arts comme à l’industrie ;
Et vénérable ou surveillant,
Frère orateur ou secrétaire,
Instruit, généreux, bienveillant,
Chacun nous guide et nous éclaire.

 

 3

Jusque dans le sein du trépas,
D'illustres frères nous instruisent ;
Les Maçons qui suivent leurs pas
Eternisent ce qu'ils construisent.
Symbole de l'honneur, leur nom
S'inscrit au temple de mémoire ;
Et qui nomme Drouet d'Erlon
Des Maçons rappelle la gloire.
Oui, qui nomme, etc.

 

 4

De combien d'utiles leçons
Houzeau, l’orgueil de notre temple,
Ne légua-t-il pas aux Maçons
Le fruit productif et l’exemple.
Si, trop tôt prenant son essor,
Son âme, à l'étroit sur la terre,
S'enfuit aux cieux, aux cieux encor
Elle sourit à chaque frère.
Comme autrefois, aux cieux encor
Houzeau sourit à chaque frère.

   

 5

Grâce à nous, grâce à nos bienfaits,
L'enfant du pauvre, à sa naissance,
Jouira des heureux effets
De la maçonnique influence.
Dès son berceau séchant ses pleurs,
Lui rendant douce la lumière,
Les Francs-Maçons, ses bienfaiteurs, 
Seront bénis dans sa prière  (1).

 

 6

Donnant aussi, par nos efforts,
Et l'intelligence, et l'adresse,
A ces leviers puissants et forts
De l'industrieuse richesse ;
En éclairant ces nobles cœurs
Dont les sueurs sont le partage,
Ah ! n’est-ce pas à nos labeurs
Ajouter une belle page (2) ? 

 

 7

De l’Orient que les flambeaux
Vers nous dirigent leurs lumières ;
Ranimant alors nos travaux,
Déployant toutes nos bannières,
Enfants de
La Sincérité,
Qu’un feu pur et divin enflamme,
A la douce fraternité
Nous nous livrons de coeur et d’âme.

 

 

(1) Les premières Crèches ouvertes à Reims témoignent de l'empressement de la Loge à s'emparer de toute idée grande et généreuse, qui tend au bien-être de la classe indigente, et de la faire fructifier au profit de l'humanité.      (Note de l'auteur)

(2) Espérons que l'infatigable persévérance de nos Frères parviendra à triompher de tous les obstacles pour procurer enfin, selon leurs voeux, à l'ouvrier et à sa famille, les lumières et les ressources qui peuvent contribuer à rendre une vie laborieuse d'autant plus heureuse, qu'elle est exempte d'inquiétudes pour l'avenir.      (Note de l'auteur)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Reims, imprimerie de E. Luton.

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