L’origine des Loges d'Adoption

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Cette alerte chanson figure aux pp. 26-30 du Troubadour franc-maçon (édité vers 1802) et 135-8 de Mon portefeuille (paru en 1806) de Legret. Une troisième édition plus tardive, par Legret également, figure (pp. 268-71, reproduites ci-dessous en première colonne) dans le Chansonnier des bonnes gens, avec de légères modifications (visibles ci-dessous).

Voilà de quoi conforter l'opinion de ceux qui ne voient dans les Loges d'Adoption qu'une amusette inventée pour calmer la curiosité des femmes sans rien leur révéler de sérieux !

Sauf le dernier, tous les couplets font alterner les airs Jupiter un jour en fureur et Ainsi jadis un grand prophète ; le dernier seul en utilise un autre, Comme je suis frais et dispos.

 

 

    
 

texte au Troubadour franc-maçon

 

Cantique

sur l’origine des Loges d'Adoption.

 

 Air Jupiter un jour en fureur.

Un jour le petit dieu d’amour,
Des dieux imitant les exemples,
Comme eux, pour visiter ses Temples,
Quitta le céleste séjour.
Bien déguisé, loin de sa mère,
Seul, errant au gré du destin ;
Il trouva sur son chemin
Le Temple du mystère.

 

Deuxième air.

A l'aspect de ce Temple austère
Qui l’étonne chez des mortels ;
Il se souvient que le mystère
Doit environner ses autels.
Et voilà ce dieu qui nous damne
En mille, et mille occasions,
Qui vient de frapper en profane
A la loge des Francs-Maçons.

 

Premier air.

Frère terrible en fonction,
Lui dit que veux-tu parasite ?
Hélas ! je suis un néophite
Modèle de discrétion.
Vous vous en convaincrez sans doute,
En voyant ce bandeau tout frais ;
Chez vous je demande accès,
Frère ! je n’y vois goute.

 

Deuxième air.

Mais, profane , il nous faut des preuves
De courage et de
loyauté ?
Vous pouvez m'admettre aux épreuves,
Dit l’amour, avec dignité.
Son ton, sa candeur, sa noblesse,
Abrègent les difficultés.
Et soudain l'amour, sans faiblesse,
Est au sein des initiés.

 

Premier air.

A peine a-t-il ouvert les yeux !
A peine a-t-il vu la lumière !
Qu’envain autour du sanctuaire ,
Il cherche un sexe précieux.
Pour charmer son ame perplexe,
Tout bas il se dit à part lui,
Bon, l’amitié règne ici,
Et ma soeur est du sexe.

 

Deuxième air.

Fort d’un telle découverte,
Présage d'un succès flatteur,
L’amour, que rien ne déconcerte,
Prend la place de l'Orateur.
A son dessein rien ne s’oppose,
Et le fripon d’initié,
Du beau sexe plaida la cause,
Sous le voile de l'amitié.

 

Premier air.

Je croyais chez les francs-maçons,
Trouver plus de philosophie,
Dit-il,
et la philanthropie
Ne connaît point d'exceptions.
Quoi ! d'un sexe qui vaut le nôtre,
Vous répudiez les vertus ;
Ma foi, messieurs les élus,
Quel sexe est donc le vôtre ?

 

Deuxième air.

A ce trait malin, et comique,
Tous les
fronts de se dérider,
Et d‘un sourire symbolique,
De récompenser l’écolier.
Mais cependant le Vénérable,
Objecta sérieusement,
Que le sexe étant violable,
Pourrait violer le serment.

 

Premier air.

Sans blesser, dit l'amour vainqueur,
L’importance de nos mystères,
Je vais vous proposer, mes frères,
Un moyen conciliateur.
Inventons en faveur des femmes,
Petits secrets, petits sermens,
Que gentils attouchemens,
Nous signalent les dames.

 

Air : Comme je suis frais et dispos.

Sur cette proposition
L'Orient long-tems délibère,
On agite la question,
Et l’on consulte chaque frère.
Enfin tout fut d’opinion,
Que celles du frère étaient bonnes,
Et qu’en Loge d’adoption,
Les dames seraient Francs-Maçonnes.

texte au Chansonnier des bonnes gens

 

L’ORIGINE DES LOGES D’ADOPTION

 

AirJupiter un jour en fureur.

 

Un jour le petit dieu d’amour,
Des dieux imitant les exemples,
Comme eux, pour visiter ses temples,
Quitta le céleste séjour.
Bien déguisé, loin de sa mère,
Seul, errant au gré du destin,
Il trouva sur son chemin
Le temple du mystère.

 

Air : Ainsi jadis un grand prophète.

A l'aspect de ce temple austère
Qui l’étonne chez des mortels,
Il se souvient que le mystère
Doit environner ses autels ;
Et voilà ce dieu qui nous damne
En mille et mille occasions,
Qui vient de frapper en profane
A la loge des francs-maçons.

 

Air : Jupiter, etc.

Frère terrible en fonction,
Lui dit : que veux-tu, parasite ?
Hélas ! je suis un néophite
Modèle de discrétion.
Sur mes yeux ce bandeau, sans doute,
Vous dira mieux que je ne fais ;
Chez vous je demande accès,
Frère, je n’y vois goutte.

 

Air : Ainsi jadis, etc.

Mais, profane, il nous faut des preuves
De courage et de fermeté.
Du tems j’ai traversé les fleuves,
Dit l’amour avec dignité.
Son ton, sa candeur, sa noblesse,
Sont promptement appréciés.
Et soudain l'amour, sans faiblesse,
Est au sein des initiés.

 

Air : Jupiter, etc.

A peine a-t-il ouvert les yeux ;
A peine a-t-il vu la lumière !
Qu’en vain autour du sanctuaire ,
Il cherche un sexe précieux.
Pour charmer son ame perplexe,
Tout bas il se dit à part lui,
Bon, l’amitié règne ici,
Et ma soeur est du sexe.

 

Air : Ainsi jadis, etc.

Fort d’un telle découverte,
Présage d'un succès flatteur,
L’amour, que rien ne déconcerte,
Prend la place de l'orateur.
A son dessein rien ne s’opose,
Et le fripon d’initié,
Du beau sexe plaida la cause
Sous le voile de l'amitié.

 

Air : Jupiter, etc.

Je croyais chez les francs-maçons,
Trouver plus de philosophie,
Dit-il, frères, je me défie
D'un excès de précautions.
Quoi, d'un sexe qui vaut le nôtre,
Vous répudiez les vertus !
Ma foi, messieurs les élus,
Quel sexe est donc le vôtre ?

 

Air : Ainsi jadis, etc.

A ce trait malin et comique,
Tous les frères de s’écrier,
Et d‘un sourire symbolique,
De récompenser l’écolier.
Mais cependant, le vénérable,
Objecta sérieusement,
Que le sexe étant violable,
Pourrait violer le serment.

 

Air : Jupiter, etc.

Sans blesser, dit l'amour vainqueur,
L’importance de nos mystères ;
Je vais vous proposer, mes frères,
Un moyen conciliateur.
Inventons, en faveur des femmes,
Petits secrets, petits sermens,
Que gentils attouchemens,
Nous signalent les dames.

 

Air : Comme je suis frais et dispos.

Sur cette proposition,
L'Orient long-tems délibère,
On agite la question,
Et l’on consulte chaque frère.
Enfin tout fut d’opinion,
Que celles du frère étaient bonnes,
Et qu’en loge d’adoption,
Les dames seraient francs-maçonnes.

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