Saint-Jean d'Eté à la Triple Unité en 1811

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Ces couplets figurent aux pp. 13-14 du Tracé des Travaux de la Loge écossaise (parisienne) de la Triple Unité pour la Fête d'Ordre de la Saint-Jean d'Été célébrée le dix-huit juin 1811.

Comme on le voit ici au Tracé de la même fête pour l'année précédente, le Frère Defondeviolle était le Vénérable d'honneur ad vitam de la Loge.

Nous n'avons pu identifier le peintre (membre de la Loge), le Frère de Kunick, envers lequel la flatterie est aussi lourdement appuyée (Apelle de Cos fut considéré comme le paradigme de la perfection dans l'art de peindre et fut déjà cité à ce titre dans une chanson du XVIIIe) que celle manifestée à Defondeviolle ; de Kunick ne figure pas au Tableau de la Loge pour l'année précédente (1810).

On peut être surpris (cfr dernier couplet) que le tapage des santés lors des banquets maçonniques soit présenté comme un moyen apte à convaincre la Faucheuse de passer son chemin ?

Voir ici sur l'air C'est à mon maître en l'art de plaire.

                     

COUPLETS

 

Chantés au Banquet de la fête de l'Ordre, par le Cher Frère MEYER, membre de la Loge,

 

A l'occasion de l'inauguration du portrait de son Vénérable d'honneur ad vitam, le Très Illustre et Cher Frère Defondeviolle, peint par le Cher Frère de Kunick, membre de la Respectable Loge.

 

Air : C'est à mon maître en l'art de plaire.

Vos chants, dans cette auguste enceinte,
Ont déjà retenti trois fois ;
Après vous, ce n'est pas sans crainte
Que j'élève ma faible voix.
Mais lorsque je vous vois émettre
Vos voeux en ce joyeux banquet,
Mes frères, daignez me permettre
Que je ne reste pas muet.

 

Non, mes frères, je ne puis l'être
En ce moment plein de douceur,
Où notre respectable maître
Retrouve toute sa vigueur.
Il sait maintenir dans ce temple,
La sagesse et l'aménité ;
Il donne encore à tous l'exemple
De la plus aimable gaîté.

 

Célébrons le moderne Apelle
Dont le pinceau brillant et frais,
Comme dans un miroir fidelle,
Nous représente tous ses traits.
Grace à son heureuse magie,
Ils ne seront jamais perdus,
Et l'artiste, dans la copie,
Peint le modèle des vertus.

 

Notre frère, d'un talent rare
A fait preuve dans ce portrait ;
En effet, plus on le compare,
Et plus on le trouve parfait :
Ah ! que le tems qui tout dévore,
Nous conserve un maître si bon,
Pour que nos fils puissent encore
Juger par la comparaison !

 

Oui ! prolonge, Grand-Architecte,
Des jours si précieux pour nous ;
Et toi, livide Mort, respecte
Un maître que nous aimons tous.
C'est au sein du repos, je gage,
Qu'elle fait ses riches moissons;
Chassons-la donc par le tapage
Des barriques et des canons.

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