Solstice d'Eté à la Triple Unité en 1810

Google-livres a mis en ligne le Tracé des Travaux de la Loge écossaise (parisienne) de la Triple Unité pour les Fêtes de l'Ordre et du Vénérable ad vitam (le Frère Defondeviolle, qui sera encore mis à l'honneur l'année suivante), célébrées le dix-neuf juin 1810 à l'occasion de la Saint-Jean d'Été.

Fondeviolles

Jean-Pierre Mongruer de Fondeviolles (1740-1817), désigné comme Defondeviolle à ce Tracé, est décrit comme suit par Pierre Noël sur cette page :

Jean-Pierre Mongruer de Fondeviolles, propriétaire à Saint-Domingue, serait revenu en France en 1797. Membre du GODF, Rose-Croix, il fonda la Triple Unité le 25 septembre 1801 puis, en 1804, un consistoire du 32e degré grâce à une patente en blanc reçue de Kingston cette année-là. Reçu au 33e par de Grasse-Tilly, le 24 octobre 1804, il fut actif dans la Grande Loge générale Ecossaise : lors de la tenue du 3 novembre 1804, il y exerça les fonctions de 2e Surveillant, tandis que Hacquet était 1er Surveillant. Il assista à la réunion de septembre 1805 au titre de Vénérable de la Triple Unité Ecossaise dont il devint plus tard vénérable d'honneur. Il participa régulièrement aux réunions du Suprême Conseil jusqu'à ce que ses activités parallèles le contraignent à en démissionner en 1812.

Pierre Mollier écrit ici (cfr. § 15) que 

Fondée en 1801 à Kingston à la Jamaïque et rapatriée à Paris en 1804, La Triple Unité rassemblait beaucoup d’anciens de Saint-Domingue et plusieurs Frères avaient reçu « aux Amériques » les derniers grades de l’Ordre du Royal Secret. Autour de Germain Hacquet qui en fut l’infatigable animateur, les Frères de La Triple Unité étaient les gardiens de la tradition écossaise au sein du Grand Orient et fournirent de nombreux cadres à son Suprême Conseil.

Il semble cependant que le rôle de Hacquet  au sein de la Triple Unité - en tout cas en tant que Loge bleue - n'ait pas été très important (il n'est d'ailleurs aucunement mentionné dans le Tracé évoqué ici, même pas dans la liste des membres de la Loge).

Pierre Noël, dans le document précité, écrit de Haquet que :

Lorsqu'il arriva en France, en avril 1804, il était muni d'une patente de Député Grand Inspecteur Général dont il usa pour établir au sein des loges de la Triple Unité et du Phénix, fondées par lui le 14 juin de la même année, un Consistoire du Rite d'Hérédom (c'est-à-dire du Rite de Perfection en 25 degrés) pour la France.

        

Le superbe ouvrage de Pierre Mollier et Pierre-François Pinaud, L'état-major maçonnique de Napoléon (Ed. A L'Orient, 2009) donne une notice très complète sur Fondeviolles et mentionne notamment qu'il démissionna en 1811 du Suprême Conseil pour défendre les droits du Rite de Perfection face au Rite Ecossais Ancien Accepté.

Selon cette notice, il fut effectivement membre, à la fin des années 1790, de Loges parisiennes ayant survécu à la Terreur, et il était membre en 1784 de la Loge de Dax La Discrétion. Si en 1810 il était, comme dit ici, depuis cinquante ans Maçon, cela impliquerait qu'il ait été initié vers 21 ans. 

En 1799, une Soeur de Fondeviolle - son épouse ? - était Grande Maîtresse de la Loge d'Adoption parisienne de l'Océan Français

Par ailleurs, on peut lire, à la p. 53 de l'ouvrage d'Allender & Rousseau, Les francs-maçons dans la Loge et la Cité Orient de Douai 1743-1946, que Defondeviolles devint en 1803 le député de la Loge douaisienne de la Parfaite-Union (qui était également tenante du Rite d'Hérédom). On connaît aussi, vers 1801, une chanson pour saluer sa convalescence.

Ce tracé commence par décrire la succession de fastes, de salamalecs, d'entrées solennelles, de pompes cérémonieuses et de congratulations mutuelles qui est de rigueur dans les cérémonies de l'époque, et plus encore lorsqu'elles sont écossaises. Suivent les discours et le compte-rendu du banquet.

 

Les Santés rituelles sont cette fois au nombre de 9, comme c'était le cas ici et ici. Mais avec à nouveau un ordonnancement différent, puisqu'une Santé supplémentaire (4e) est tirée pour le Vénérable d'honneur après celle du Vénérable, cependant qu'il n'y a ce jour-là aucune raison de saluer des nouveaux initiés. De nombreux couplets furent chantés au cours de ce banquet, qui font ou feront l'objet des 4 pages suivantes :

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