Au delà d'une pierre

Cliquez ici pour entendre le début de cette mélodie, interprétée par la mezzo-soprano Catherine Cardin, accompagnée par l'Orchestre Symphonique Européen dirigé par Dominique Fanal (CD De Plein Vent DPV 99100)

Une des trois mélodies maçonniques op. 7 d'Alain Krotenberg sur des textes de Michel Montet (1931-) :

On remarquera la paraphrase par celui-ci du chemin montant, sablonneux, malaisé Et de tous les côtés au soleil exposé de ce bon La Fontaine.

Au delà d'une pierre

Sur un sentier montant, cahoteux, malaisé, 
et de tous les côtés au soleil exposé, 
un apprenti, suant, ressortit de sa poche 
un livre intéressant qu'il allait donc ouvrir. 
Lorsque passant par là, un vieux maître s'approche,
lui disant quelques mots, sans trop se découvrir.

Ainsi bien soulagés de s'être reconnus 
ils prirent pour s'asseoir une pierre informe 
pour étudier l'écrit dans le fond et la forme
jusqu'au moment précis d'une heure survenue.

En délaissant le roc sur lequel ils étaient,
chemin faisant qui allait vers l'utile
l'ancien posa quelques questions subtiles 
à notre néophyte qui parfois s'arrêtait 
pour répondre au mieux sur l'ardu symbolique 
représentant pour lui, un rébus mosaïque 
difficile à saisir par dame la Pensée.

Après bien du travail, tous deux arrivent en haut. 
"Respirons maintenant, dit le maître aussitôt : 
nous avons il me semble bien des lieues à parfaire,
donc, nous avons besoin, d'un instant de repos, 
que tous gens raisonnables, doivent faire. 
Nous reprendrons demain les efforts d'aujourd'hui. 
Adieu donc, apprenti, car résonne minuit".

Le lendemain bien sûr, nos deux confrères arrivent, 
se signent simplement, sans que cela les prive 
de l'amitié sincère qui commençait à poindre 
par le biais du savoir, et ce n'est pas le moindre, 
puis reprennent ensemble les leçons et leur thème 
qui disent justement que l'on n'a rien sans peine.
Ils triment de leur mieux, même sous la chaleur, 
le jeune pour cela en multiplie l’ardeur, 
il relit, il rature, se rapproche du maître, 
et pour mieux l'écouter, il en oublie le temps, 
car il sent poindre en lui, le renouveau d'un Etre. 
"Est-ce là mon salaire, demanda-t-il prudent". 
"Ce salaire, vois-tu, lui dit le vénérable, 
ce n'est qu'un aperçu 
retravaille encore à ciseler la pierre 
sur laquelle un jour, tu fis tes grands débuts ; 
mais n'oublie surtout pas, que parfois, tu seras solitaire".

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