La conscience et l'œuvre
Cliquez ici pour entendre le début de cette mélodie, interprétée par la mezzo-soprano Catherine Cardin, accompagnée par l'Orchestre Symphonique Européen dirigé par Dominique Fanal (CD De Plein Vent DPV 99100)
Une des trois mélodies maçonniques op. 7 d'Alain Krotenberg sur des textes de Michel Montet (1931-) :
La conscience et l'œuvre
Bien sûr il y a des pauvres dans le monde
et des tribus abandonnées,
Bien sûr il y a la lèpre qui les ronge
comme le fer des barbelés,
Bien sûr les nuits ne sont pas faites
pour tous les vieux aux toits crevés.
Mais, voir un enfant souffrir.
Bien sûr il y a des temps de fêtes
pour les nantis d'un diadème,
pour les géants de la monnaie
pour tous les grands en démesure
perçant de flèches la raison
des indigènes loin des villes
dans leur désert oû ils sont nés
de par le sang et par les fibres.
Mais, voir une femme souffrir.
Bien sûr il y a des jours tranquilles
où une paix mal déguisée
a mis le masque d'un moment
quand la couleur est une écume
cachant l'effroi sur les visages,
cachant les larmes qui s'interrogent
pour repousser la crève-vie.
Mais, voir un homme trop mourir.
Bien sûr il y a la nuit suprême
lorsque au bout d'un long chemin
on a plus peur des assassins,
d'être l'esclave de l'envie
ou bien de vivre de hasards
sous le ciel gris de quelque part
suivant les traces d'une errance
offerte au monde il y a longtemps.
Mais, voir tout un peuple gémir.
Bien sûr il y a la vie
mais voir sa déchirure
comme quelconque fruit
offert par la nature ! ...