Chanson nouvelle
sur l'air de l'Iste confessor

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Nous avons trouvé cette chanson aux pp. 259-60 d'un recueil lausannois de 1779.

Le titre Iste confessor Domini (ce confesseur du Seigneur) de l'hymne des confesseurs (confesseur doit être entendu ici au sens de saint qui n'est ni apôtre ni martyr et non à celui de prêtre qui entend les confessions) correspond à un thème liturgique, sur lequel ont écrit de nombreux compositeurs tels Monteverdi, Domenico Scarlatti, Francesco Durante, Tomás Luis de Victoria ...

Certains n'apprécieront peut-être pas l'humour avec lequel un hymne sacré a ainsi été dévoyé pour en faire - même si c'est avec les précautions habituelles pour mettre en garde contre tout excès - une chanson à boire maçonnique, en jouant même sur les mots concluant certains des couplets originaux, mots qui sont réutilisés ici :


                
CHANSON NOUVELLE.

 

Sur l’air : De L'iste confessor

 

CHargeons nos canons,
En bons frères Maçons,
Faisons toujours feu,
Pour devenir heureux,
Suivons la vertu,
Pour avec les élus, 
 Scandere caeli.

 

Quand nous travaillons,
Nous autres Franc-maçons,
L’équerre & le niveau 
Dirigent nos travaux,
Que peut la sueur, 
Employant de grand coeur, 
Corpus artus.

 

Parmi nous voit-on,
De ces affreux gloutons,
Qui ne sont contents 
Qu’en buvant & mangeant, 
Jusqu’à-ce qu’enfin,
Leurs membres dans un coin, 
Restituuntur.

 

L’excès parmi nous,
Est interdit à tous ; 
Et si par malheur,
Quelqu’un manquoit de mœurs,
Qu’il soit effacé, 
Et de chez nous chassé,
Omnes per aevum.

 

 

 

 

  • Le premier couplet :

Iste confessor Domini, sacrata festa plebs cuius celebrat per orbem hodie laetus meruit secreta scandere, scandere caeli - Ce confesseur du Seigneur, dont un peuple joyeux célèbre aujourd'hui par le monde les festivités sacrées, a mérité de s'élever aux mystères du ciel

se termine par scandere caeli, qui peut se traduire ici (mais en faisant bon marché de la syntaxe latine) par accéder aux cieux

 

  • le deuxième :

Qui pius, prudens, humilis, pudicus sobriam duxit sine labe vitam, donec humanos animavit aurae spiritus artus - Lui qui pieux, prudent, humble, honnête, a mené une vie sobre sans faute, tant que le souffle de l'air anima ses membres humains

se termine par spiritus artus, ici transformé - par une transposition du spirituel au physique - en corpus artus, qui a (en faisant toujours bon marché de la syntaxe latine) le sens de les membres de son corps

 

  • le troisième :

Cujus ob praestans meritum, frequenter, aegra quae passim jacuere membra, viribus morbi domitis saluti restituuntur - En raison de son mérite éminent, fréquemment les membres malades qui gisaient çà et là sont rendus à la santé, les forces de la maladie ayant été vaincues 

se termine par restituuntur (seront rendus)

 

  • le quatrième :

Noster hinc illi chorus obsequentem concinit laudem celebresque palmas, ut piis ejus precibus juvemur, omne per aevum - Aussi notre choeur chante en son honneur une louange déférente à ses palmes glorieuses pour que ses pieuses prières nous aident en tout temps

se termine par omne per aevum (en tout temps), recopié (fautivement) en omnes per aevum.

(NB : le texte latin ci-dessus n'est qu'une des versions existantes)

Nous avons emprunté le fichier midi et la partition ci-dessous à une page du site Hymnary.org.

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