l'Amitié fraternelle.

A l'Amitié rendons hommage,
Mes chers Compagnons ;
Elle qui fut toujours le gage
Des vrais Francs-Maçons.
Elle qui s'étoit retirée,
Loin des fougueuses passions,
Dans notre Temple s'est fixée; 
C'est la déesse des Maçons.

La trahison, la perfidie,
Régnoient ici-bas ;
L'ambition, l'orgueil, l'envie,
Conduisoient leurs pas.
La haine suivoit la colère :
La Vertu fut à l'abandon,
Et l'Amitié devint mystère
Pour tout autre qu'un Franc-Maçon.

C'est l'Amitié, dont l'influence
Fait notre bonheur ;
Chez nous le rang, ni la naissance
N'ont nulle faveur.
Etre zèlé pour nos mistères,
Aimer la Vertu par raison,
C'est là l'ambition des Frères : 
C'est le plaisir d'un Franc-Maçon. 

Si l'Amitié chez le Vulgaire
Fait quelque lien,
Souvent le Sort, s'il est contraire,
Le réduit à rien.
Cette honteuse indifférence
Est inconnue à tout Maçon ;
Notre Amitié prend sa substance 
Où l'autre trouve son poison.

Révérons donc, dans notre Temple,
La douce Amitié.
Que l'Univers prenne en exemple
La Fraternité !
Alors notre Ordre respectable
Triomphera des noirs soupçons :
Rien ne peut être comparable 
A l'Amitié des Francs-Maçons. }