La Palestine

 

La Loge la Palestine (dite parfois Saint-Jean de Palestine) de Saint-Pétersbourg fut fondée en 1809 ou 1810 selon les sources.

Elle fut une des 4 loges fondatrices de la Grande Loge Astrée.

La maçonnerie russe fut interdite en 1822.
 

Astrée

La Grande Loge Astrée fut fondée en 1815 en vue de mettre fin, par une proclamation de tolérance, aux disputes de rites qui avaient caractérisé les années précédentes depuis la réautorisation de la maçonnerie en 1803.

Dans son pacte fondamental, elle affiche des principes très éclairés et démocratiques ; notamment, elle déclare (art. 5) n'avoir rien de commun avec les rêveries des mystagogues, les principes des illuminés, l'alchymie ou des idées et objets semblables, contraires aux lois naturelles et positives, ni de travailler au rétablissement d'anciens ordres de chevalerie, et elle rejette (dans son art. 8) tout ce que d'anciens usages ou des droits usurpés auraient pu y introduire ; elle se prémunit en particulier contre toute ingérence des hauts grades :

... la Grande-Loge Astrée étant une autorité suprême uniquement pour les trois grades symboliques ou de St-Jean, les rites qui admettent au dessus du grade de maître un plus ou moins grand nombre de grades ou degrés de connaissances, n'accordent à ces grades supérieurs faisant partie du rite de l'un ou de l'autre des systèmes approuvés et permis par la Grande-Loge :

A) aucun droit à l'organisation, à l'administration ou à la direction de la Grande-Loge, ni des loges de St. Jean en particulier ;

B) aucun droit aux possesseurs de ces hauts grades de prendre part, comme tels, à la direction et administration des affaires maçonniques de la Grande-Loge, ni à celles des Loges de St. Jean ...

On voit ici qu'en 1820 elle recensait vingt loges, dont 2 francophones, 7 germanophones, 5 russophones, 1 polonophone, 3 bilingues (russe et français, polonais et français, polonais et allemand) et 2 trilingues (1 russe/allemand/français et 1 russe/polonais/français).

 

la Palestine

Cette loge était à l'origine majoritairement constituée de Français. Dans l'annexe à son article Les Français dans la franc-maçonnerie russe au siècle des lumières : hypothèses et pistes de recherche paru en 2007 dans le très riche n° 24, intitulé La franc-maçonnerie et la culture russe, de la revue Slavica Occitania, Vladislav Rjéoutski en cite quelques membres parmi les francophones :

  • Agis, Pierre-Marie-Louis (1752 ou 1753, France - 1828, Saint-Pétersbourg) : sculpteur, fondeur d’ornement, ciseleur, professeur, puis membre de l’Académie des beaux-arts de Saint-Pétersbourg ; 

  • Pierre-Dominique Bazaine, ingénieur ;

  • Honoré-Joseph Dalmas, éditeur de partitions (notamment de romances de Boieldieu, membre de la loge) ainsi que de la revue Le Troubadour du Nord ;

  • Alexandre Joffret, directeur de l’Institut pour les aveugles ;

  • le comte Xavier de Maistre, écrivain (ndlr : son frère Joseph a fréquenté une autre loge à Saint-Pétersbourg) ; 

  • Auguste Semen, grand éditeur et typographe français ;

  • Théodore Tournay, cuisinier du comte Rostoptchine, gouverneur de Moscou, fouetté et relégué en Sibérie en 1812 sur ordre de celui-ci pour avoir dit notre empereur en parlant de Napoléon ;

  • Duval, Jean-François-André (1776, Saint-Pétersbourg - 1854, Genève), joaillier ;

  • Nicolle, abbé Charles-Dominique (1758-1835), futur vicaire général de Paris ;

  • Viollier, Gabriel-Henry-François (1763, Paris - 1814 ?) : à partir de 1782 secrétaire et trésorier de la grande-duchesse Maria Fedorovna, future impératrice et ensuite plus proche collaborateur de celle-ci ;

  • Viollier, Henri-Francois-Gabriel, peintre.

au bijou ci-contre : Loge:. de la :. Palestine:. O :. St:. Petersbourg:., et Pro:. Deo:. Imperatore:. et Fratribus:.

A cette liste, on peut ajouter Boieldieu puisque l'ouvrage de Christine Gaudin-Naslin et Eric Saunier, Catalogue du fonds maçonnique de la bibliothèque municipale de Rouen mentionne (p. 28) le diplôme lui décerné par la Loge en 1811 au grade de Chevalier Ecossais.

On en voit ici signalés aussi comme membres le compositeur Möser et un certain Dubois (que nous n'avons pas identifié plus précisément).

On trouve ici les noms de ses principaux dirigeants en 1815 : 

Fréderic Jannasch, Maître en Chaire; 
Fréderic Volborth, Maitre Adjoint; 
Jean Bonenblust, 1er Surveillant; 
Charles Quosig, 2d Surveillant. 

On trouve ici (pp. 64-75) la liste de ses membres en 1820 (54 actifs, 26 absents, 18 honoraires), dont :

Romain Monin, Maître en Chaire 
Jean Воnenblust, Vénérable adjoint
André Gallino, 1er Surveillant
Charles Quosig, 2 Surveillant.

Parmi ces membres, on remarque 2 musiciens, Adolphe Meinhard parmi les Maîtres et François Böhm parmi les membres honoraires.

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