Le franc-maçon

Cette chanson datée de 1834 figure (pp. 13-15) dans le chansonnier du Mans imprimé en 1865. 

Comme d'autres chansons du même recueil, elle marque une vigoureuse prise de position en faveur d'une action extérieure combattante de la maçonnerie dans la promotion du progrès, de la liberté et de la primauté de l'intérêt général sur les intérêts particuliers.

      

LE FRANC-MAÇON.

 

Air : Mon pays avant tout.

 

Vous le savez dans le monde profane,
Combien sur nous règnent de préjugés,
Mais du mépris où l'erreur nous condamne
Nos actions nous ont assez vengés. (Bis).
Quand contre nous s'arme la calomnie,
Nous défions le plus léger soupçon :
A l'examen sans crainte offrir sa vie,
Voilà toujours quel est le franc-Maçon,
Oui, voilà quel est le franc Maçon. (Bis).

Avec orgueil, ici je le proclame
De franc-Maçon le titre est glorieux.
De l'ignorant, du sot qui nous diffame
Son éclat pur en vain frappe les yeux.
Sans nul écho, toutes leurs impostures
Ne font sur nous que l'effet d'un vain son :
Par des bienfaits nous couvrons leurs injures ;
Voilà toujours quel est le Franc-maçon,
Oui voilà quel est le Franc-Maçon. (Bis).

Notre devise, à nous, de tous les âges,
C'est haine au vice, honneur à la vertu,
Pour elle aussi de nombreux témoignages
Disent combien nous avons combattu.
Chez nous encore, on dit à la misère
Loin de glaner prends ta part de moisson ;
Tout honnête homme en nous trouve un bon frère
Voilà toujours quel est le Franc-Maçon
Oui, voilà quel est le Franc-Maçon. (Bis).

Et nous voit-on demeurer en arrière,
Autour de nous quand tout marche au progrès ?
Avec ardeur entrés dans la carrière,
Nous travaillons la hâter le succès.
Humanité, de tes fervents apôtres
Nous adoptons la sublime leçon :
Les intérêts de tous avant les nôtres,
Voila toujours quel est le Franc-Maçon
Oui, voilà quel est le Franc-Maçon (Bis).

Dans notre temple, où l'égalité règne,
La liberté relevant ses autels,
Des oppresseurs la haine nous enseigne,
Et leur produit des ennemis mortels.
Des nations qu'en esclaves ou traite,
De notre sang nous paierons la rançon,
Car tout est peuple en nous, coeur, bras et tête,
Voilà toujours quel est le Franc-Maçon
Oui, voilà quel est le Franc-Maçon. (Bis).

Et c'est ainsi, que nous bravons l'outrage,
Et répondons aux cris calomnieux :
En poursuivant, malgré tout, notre ouvrage
Nous ferons taire un jour les envieux.
De triompher nous avons l'assurance,
Car dans nos cœurs vibrent à l'unisson :
Patrie, Honneur, Liberté, Bienfaisance !
Voilà toujours quel est le Franc-Maçon
Oui, voilà quel est le Franc-Maçon. (Bis).

 

1834, 24 Mai.                                           J. C.

L'air mentionné pour ces couplets (ainsi que pour d'autres de ce site), Mon pays avant tout (ou Je suis français, mon pays avant tout), est une chanson (sur l'air de laquelle George-Étienne Cartier aurait composé en 1834 Ô Canada ! mon pays ! mes amours !) parue dans un recueil de 1821, mais dont la métrique ne semble pas correspondre. 

Elle y est mentionnée comme devant se chanter sur l'air Mes chers amis, laissez-moi mon erreur. Nous n'avons pas retrouvé un tel air ; signalons cependant qu'il existe dans la Clé du Caveau (3e édition), sous le n° 388, une chanson Mes chers amis, voulez-vous m'enseigner (paroles de Beaumarchais), avec le titre alternatif Nargue de ceux.

Une autre version (bien différente) de Je suis français, mon pays avant tout donne pour air celui (visible ici) du vaudeville des Amazones.

Retour au sommaire du recueil du Mans :

Retour au sommaire du Chansonnier :