Nous avons trouvé cette chanson aux pp. 231-2 du 2e volume du recueil de poésies (intitulé Fleurs des Champs et imprimé à Tours en 1868) d'Emile de Tarade, qui s'y désigne (assez pompeusement) comme :

Chevalier de l'Ordre Royal et militaire du Christ (Portugal),
et de l'Ordre Impérial de Guadalupe ;
Décoré de la médaille royale de Suède, Litteris et artibus ;
Auteur des Eléments d'Anatomie et de Physiologie comparées
dédiés aux gens du monde,
de l'Education du chien, d'un Voyage d'artiste, etc.

Aristocrate, militaire et partisan de Napoléon III, Tarade apparaît ici comme un maçon peu désireux de voir entrer en Loge le souci des misères du monde (couplet 1), des guerres (couplet 2), de la politique (couplet 3) et ... des femmes (en se limitant à les chanter et à boire à leur santé, couplet 4),  tout cela étant choses vaines qu'il convient à ses yeux de laisser dans les Parvis.

CHANSON MAÇONNIQUE
 

Air : des frelons bravant la piqûre, etc.

Puisqu'un noeud qui nous rend tous frères
Rassemble ici des coeurs amis,
Du monde oublions les misères
Et ses chagrins et ses ennuis.
En ces lieux ce sont choses vaines,
Que dans les parvis nous laissons,
Pour être heureux et boire à tasses pleines
Le nectar chéri des maçons (ter).

Quel malheur pour l'humaine espèce
Que ces combats où la Fureur,
En proie à sa coupable ivresse,
Sème le deuil et la terreur !
En ces lieux ce sont choses vaines, etc.

Oublions les grands de la terre,
Toujours rongés par les soucis,
Car leur pouvoir, souvent précaire,
Leur suscite trop d'ennemis.
En ces lieux ce sont choses vaines, etc.

A Bacchus les maçons fidèles
Cultivent aussi les amours :
Sur nos lyres chantons les belles,
Qui de fleurs couronnent nos jours.
Puisqu'ici ce sont choses vaines,
Que dans les parvis nous laissons,.
A leurs santés buvons à tasses pleines
Le nectar chéri des maçons (ter).