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FReres, dont les liens plus fûrs que ceux du fang, N’éprouvant point l’effort de l’inquiete envie ; Amis, entre lefquels ni fortune, ni rang, N’altere les douceurs d’une innocente vie : Guidés par la nature, appellés par fa voix, Nous venons en ces lieux, où le fage myftere Oppofe à l’œil profane une forte barrière, Pour prix de fes bienfaits reffufciter fes loix : Tandis que mille foins voltigeant fur la terre, Le frivole embarras de difcuter des riens, Transforme en l’afpect des vrais biens. De nos loifirs il eft un autre ufage, La fille des vertus, la paix fuyant l’orage Cimentons dans nos cœurs par des nœuds éternels, La baze inébranlable où pofent autels. Qui de nos ouvriers dirigent tous les pas, Qu’au fiecle d’or enfeignoit la nature. L’édifice s’acheve, & les autels tout prêts C’eft ici que parés de leurs pompeux attraits, Doivent tomber tous ces titres fublimes, Que vend l’ambition à ces triftes fujets. Enfin, grace aux maçons, la paix eft adorée, Nous nous mettons à l’abri de tes coups ; Nous refpectons tes drois, mais on craint tes conquêtes ; Nous cherchons des amis, & tu fais des jaloux : Ce fexe aimable, objet de notre hommage, Qui d’entre nous, hélas ! féduit par la beauté, N’oublieroit les devoirs de la fraternité ? |
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