DAns ces banquets délicieux,
Une fuprême intelligence
Réunit au gré de nos vœux
Les plaifirs avec l’innocence ;
Chantons, béniffons mille fois,
Des maçons les heureufes loix.
A l’architecte des humains
Nous rendons le premier hommage,
Et refpectons les fouverains,
Comme fa plus parfaite image.
Chantons, &c.
Sur les propos l’honnêteté,
Dans nos loges, toujours domine ;
Nous livrons-nous à la gaieté ?
C’eft la fageffe qui badine.
Chantons, &c.
Ici le goût bien afforti
Produit une union parfaite ;
Jamais un efprit de parti
N’y trouble notre paix fecrette.
Chantons, &c.
Par un éclat faux & trompeur,
Loin que notre ame foit féduite,
Ici l’on pefe la grandeur
A la balance du mérite.
Chantons, &c.
Des hommes les plus vicieux
Nous réformons le caractere,
Et nous changeons l’efprit quinteux
En humeur douce & débonnaire.
Chantons, &c.
Nous chaffons de notre attelier
Tous les ingrats & les faux freres,
Et nous peuplons le monde entier
De vrais amis, de cœurs finceres.
Chantons, &c.
Sexe aimable à qui nous offrons
Le tribut le plus légitime,
Si cet efquiffe des maçons
A quelque droit fur votre eftime,
Uniffez vos cœurs & vos voix
Pour chanter nos heureufes loix.
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