Ketten

 

Henri (ou Henry) Ketten (1848-1883), pianiste virtuose, chef d'orchestre et compositeur, né en Hongrie, considéré comme enfant prodige et formé en France dès 1857, connut une carrière brilllante et très internationale, mais trop brève.

Cette carrière - à l'exclusion de ses dernières années - est décrite comme suit dans le T. 2 du Supplément de Fétis en 1880 :

KETTEN (Henri), pianiste distingué et compositeur, est né à Baja (Hongrie) le 25 mars 1848. Il a fait son éducation musicale au Conservatoire de Paris, où il a été admis, le 23 décembre 1857, dans la classe de piano de M. Marmontel, et le 27 octobre 1860 dans la classe de composition d'Halévy. Après avoir quitté cet Établissement en 1863, il y rentra l'année suivante comme élève de M. Reber, et prit part sans succès aux concours de Rome de 1865 et 1866. Déjà il s'était fait entendre souvent en public, et avait obtenu des succès de virtuose, succès un peu trop escomptés peut-être par sa famille, qui voulait le faire passer pour un prodige. Le jeune artiste avait du talent néanmoins, et pendant plusieurs années se produisit à l'étranger, où il fut fort bien accueilli, non seulement comme exécutant, mais aussi comme chef d'orchestre. De retour à Paris, il voulut se faire connaître comme compositeur, et fit entendre quelques oeuvres qui n'étaient point sans valeur, entre autres une sonate pour piano et clarinette, une Marche persane pour orchestre, quelques heureuses mélodies vocales, et divers morceaux de genre pour le piano.

Les compléments ci-dessous sur sa biographie émanent principalement de nombreux articles de la presse australienne consultables vie cette page.

Après des tournées réussies en Hollande, Autriche, Hongrie, Allemagne, Russie, Italie, Turquie et, en 1859, Londres, il fut, à 19 ans, engagé comme chef d'orchestre à l'opéra italien de Constantinople, mais après trois ans, des ennuis de santé l'obligèrent au repos en Italie, où il put cependant bientôt se produire à nouveau. Après un passage à Paris, une nouvelle tournée internationale le conduisit jusqu'en Perse.

De 1875 à 1878 il se partagea entre Paris et Londres et en 1879 il partit en Californie et de là, l'année suivante, en Australie, où il fut accueilli comme le Messie et où il avait prévu de retourner. Après son retour en France, il entreprit une nouvelle tournée mais, retombé malade lors de son arrivée à Saint-Petersbourg, il fut rapatrié à Paris où il mourut dès son retour.

De nombreuses partitions sont listées ici ou peuvent être consultées ici et ici. Sa mélodie J’en veux faire le chemin est sur un poème de Victor Hugo (incipit S’il est un charmant gazon), que César Franck, Liszt et Fauré mirent également en musique. Témoignant de sa vie itinérante, certaines de ses partitions furent  éditées à Rio de Janeiro et en Australie.

On peut lire ici (en anglais) une amusante anecdote le concernant, survenue en plein Océan Pacifique et figurant également dans l'un ou l'autre journal australien de 1887.

Initié par délégation le 20 avril 1876 à la loge parisienne des Admirateurs de l’Univers, il était membre de La Clémente Amitié où il devint Compagnon et Maître le 20 mars 1877, mais fut radié le 3 mars 1881 ; l'ouvrage publié par cette loge, Chronologie de la Loge de 1804 à 2017, ne précise pas pour quelle raison ; serait-ce pour défaut de cotisation, puisqu'alors il se trouvait depuis quelque temps très loin de Paris ?

ci-contre : Le Ménestrel du 8 avril 1883 (p. 151) ; le commentaire du concert au Cirque d'Hiver de ce merveilleux artiste, qui est mentionné dans l'article, se trouve ici (p.7) dans le même journal.

      

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