Charles de Bériot

En cliquant ici, vous entendrez le début de la 3e (Adagio) de ses Mélodies pour violon accompagné du piano intituléesTrois bouquets, interprétée par Richard Pieta accompagné de Boyan Vodenitcharov (CD Les Princes de Chimay et la Musique Musique en Wallonie MEW 0210)

 

Comme pour Victor Hugo, le siècle avait deux ans quand naquit à Louvain Charles-Auguste de Bériot (1802-1870), qui allait devenir un des plus célèbres violonistes de son temps.

A 19 ans, il se fixa à Paris pour s'y perfectionner. Ses tournées l'emmenèrent bientôt dans toutes les grandes villes musicales d'Europe.

Après la mort de son épouse en 1836, il s'installa à Bruxelles et se produisit moins fréquemment. Après avoir refusé une place d'enseignant au Conservatoire de Paris, il en accepta une au Conservatoire de Bruxelles en 1843. Une maladie oculaire le força à prendre sa retraite en 1852, et en 1858 il devint totalement aveugle.

Il a composé essentiellement pour son instrument, notamment sept concertos. 

Il fut pour Vieuxtemps un maître adulé, et il est considéré comme le fondateur de l'école belge de violon qu'allaient illustrer celui-ci et Ysaye. Il est l'auteur d'une Grande Méthode et de l'Ecole transcendentale du violon.

il est signalé, à la date du 25 avril 1836, comme membre honoraire de la Loge bruxelloise des Amis Philanthropes (réf. : Archives des "A.P.", Livre d'or n° 2, n° matricule 876).
 
de Bériot à différentes époques de sa vie

 

  Le roman d'amour de Bériot et Maria Malibran

Il est impossible d'évoquer la figure de Bériot sans y joindre celle de la femme dont il fut éperdument amoureux, Maria Malibran, autre grand nom dans l'histoire de la musique.

L'hôtel particulier de Bériot à Ixelles, où il vécut avec la Malibran, est aujourd'hui la maison communale (mairie) de cette commune bruxelloise.

En 1828, de Bériot, alors premier violoniste auprès du Roi de Hollande, rencontre Maria Malibran, âgée de 20 ans mais déjà séparée de son mari. C’est le coup de foudre, ils se mettent en ménage et habitent Bruxelles.

En 1833, elle lui donne un fils (Charles-Wilfrid Bériot, 1833-1914, pianiste virtuose qui fut un des maîtres de Ravel - lequel lui dédia sa Rhapsodie espagnole - et de Granados). Ayant obtenu en 1835 le divorce de son premier mari, elle épouse Bériot en 1836, mais leur bonheur sera de courte durée : six mois plus tard, à Manchester, elle fait une chute de cheval, à laquelle elle ne survit pas. 

Maria Malibran (1808-1836)

 ci-dessus : détail du tableau d'Henri Decaisne (1830) représentant la Malibran dans le rôle de Desdémone

  

 ci-dessus : la jaquette du CD-hommage à Maria Malibran par Cecilia Bartoli, paru en 2007

ci-contre à droite : son buste à Biarritz

Maria de la Felicidad Garcia fut la plus célèbre cantatrice du 19e siècle, adulée de toute l’Europe. Une remarquable beauté, une ascension fulgurante, une voix exceptionnelle, une grande présence en scène, une carrière triomphale, une vie sentimentale tumultueuse et une mort tragique à l’âge de 28 ans, en ont fait un personnage de légende.

Elle naît à Paris en 1808 d'un père, Manuel Garcia, ténor et compositeur, et d'une mère professeur de musique à Paris. Sa sœur cadette, Pauline, cantatrice également, deviendra la compositrice Pauline Viardot.

Maria débute à l’Opéra à 17 ans : elle interprète Rosine dans Le Barbier de Séville à Londres. Elle part ensuite en tournée aux Etats-Unis avec son père. Elle y rencontre un banquier français, Eugène Malibran, sexagénaire. Elle l’épouse à 18 ans seulement, et l'on dit que son père aurait tiré de cette transaction une coquette somme à titre de dédommagement pour la perte d'une de ses vedettes.

Mais l’année suivante, le mari est condamné et emprisonné pour faillite frauduleuse. 

Déçue par ce mariage et ruinée par son mari, Maria rentre alors en Europe où elle accumule les triomphes.

Parmi ses admirateurs et soupirants, elle a compté  Delacroix, Wagner, Rossini, Stendhal. 

Coppola, Donizetti, Mercadante, Pacini et Vaccaja ont composé en collaboration, en 1837, une cantata in morte di Maria Malibran

Musset lui a dédié des Stances et Lamartine ce quatrain :

Beauté, Génie, Amour furent son nom de femme ;
Ecrit dans son regard, dans son cœur, dans sa voix,
Sous trois formes au ciel appartenait cette âme,
Pleurez terre ! et vous, cieux, accueillez la trois fois

A la fin d'un sonnet (Album Belge : Cimetière de Laeken) décrivant l'enterrement de son père en 1929, Marguerite Yourcenar évoque son monument funéraire, voisin de celui de sa propre famille dans le même cimetière :

... Et debout à l'écart de ces Messieurs et Dames,
Pour quelques connaisseurs relisant leur programme,
La Malibran soupire un air de Rossini.

En 1831, elle a interprété deux romances de sa composition pour la Loge des Sept Ecossais. (source : Encyclopédie de la Franc-Maçonnerie par divers auteurs sous la direction d'Eric Saunier, la Pochothèque, 2000 - p. 48, article Artistes lyriques par Christine Naslin-Gaudin)

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