Bierey

 

Gottlob Benedict (Benedikt) Bierey (1772-1840) est totalement oublié aujourd'hui (nous n'en avons d'ailleurs trouvé ni image ni enregistrement), alors même qu'il connut une certaine gloire de son vivant. Voici ce qu'en disait Fétis dans son T. 1 :

BIEREY (Gottlob-Benoît), directeur de musique au Théâtre national de Breslau, naquit à Dresde le 23 juillet 1772. Son père, professeur de musique dans cette ville, lui donna les premières leçons de chant, lui fit apprendre le violon et le hautbois, et lui fit donner des leçons d'harmonie et de composition par le directeur de musique Veinling [ndlr : Christian Ehregott Weinlig]. Toutes ses études occupèrent le jeune musicien jusqu'à l'âge de dix-sept ans. Après avoir dirigé la musique de plusieurs troupes d'opéras ambulants, Bierey se rendit à Vienne au  mois de juillet 1807; il y fut chargé d'écrire la musique de l'opéra intitulé Wladimir, joué le 25 novembre de cette année. Précédemment il avait composé deux autres opéras sur des livrets de Breszner : Der Schlaftrank (le somnifère), et Rosette. L'ouvrage donné à Vienne par Bierey fut l'objet de grands éloges et de critiques assez vives ; le résultat en fut toutefois avantageux pour l'artiste, en ce qu'il lui procura son engagement à Breslau, comme directeur de musique et maître de chapelle. Il alla occuper sa nouvelle position au mois de décembre 1807. Pendant vingt ans il remplit ces emplois, et s'y montra compositeur laborieux, artiste zélé et directeur de musique excellent. En 1824, il prit la direction du théâtre de Breslau ; mais fatigué par des travaux multipliés, il y renonça au commencement de l'année 1828, et se démit aussi de ses fonctions de directeur de musique. 

Il mourut à Asthma, près de Breslau [ndlr : Fétis fait ici une amusante bourde : le texte allemand dont il s'est inspiré et qu'il a mal traduit disait qu'il mourut de l'asthme à Breslau, gestorben 1840 in Breslau am Asthma ; cela fit bien rire de Fétis en Allemagne], le 5 mai 1840, à l'âge de soixante-huit ans ...

Bierey a laissé en manuscrit une instruction fort étendue sur la basse chiffrée et l'harmonie. L'estime dont il avait joui pendant sa vie lui fit rendre de grands honneurs à ses obsèques.

Il a réutilisé la sonate au clair de lune de Beethoven pour en faire un Kyrie.

Fétis donne aussi une longue liste d'oeuvres (que nous n'avons pas reproduite), où l'on note Six chants de francs-maçons en chœur ; Leipsick, 1802.

Ce sont sans doute là les Sechs Maurerlieder publiés chez Breitkopf et mentionnés comme suit dans le Manuel universel de la littérature musicale de Pazdírek (T. 3, p. 679) : 

  1. Gebet: Groszer Meister (5stimm.). 

  2. An einen Neuaufgenommenen: Sei uns, du lieber Freund. 

  3. Mit obi. Violine: Freundschaft und Liebe. 

  4. Desgleichen : Hier wo uns keine Spötter.

  5. Desgleichen: Den Weg des Lichts getrost.

  6. Desgleichen: Schweizerlied: Bei der hellen Mittagssonne (que la page mentionnée plus haut, réf. 1040, qualifie en 1869 de chant maçonnique bien connu, avec une bonne et populaire mélodie de Bierey)

Nous avons pu identifier certains des lieder maçonniques de Bierey.

Le RISM mentionne - mais sans en donner plus que les premières mesures des partitions - trois de ces 6 lieder (respectivement les n°s 6, 5 et 2 ci-dessus) dans une édition de 1810 :

a) Bei der hellen Mittagssonne nahm Diogenes ein Licht; F-Dur (au brillant soleil de midi Diogène prit une lumière) 
b) Den Weg des Lichts getrost zu wandeln; F-Dur
c) Sei uns du lieber Freund willkommen; C-Dur

Wolfstieg et Beyer donnent à son sujet les références suivantes :

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