Guillou

 

Joseph Guillou (1787-1853) fut flûtiste, pédagogue et compositeur avant d'abandonner la musique. 

Dans son article flûte pour l'Encyclopédie de la Franc-maçonnerie par divers auteurs sous la direction d'Eric Saunier (Pochothèque, 2000), Christine Naslin-Gaudin en dit ceci :

Joseph Guillou (1787-1853), flûtiste artiste de la Chapelle du roi et de l'Opéra, professeur à l'École royale de chant et de déclamation de 1816 à 1830, fut reçu à la loge Anacréon en 1805, il est cité dans les archives du Grand Orient à l'occasion d'une fête funèbre de cette année. Il appartint à la Société Académique des Enfants d'Apollon. Après 1830, il délaisse sa carrière musicale pour entamer une série de voyages, puis s'installe à Saint-Pétersbourg où il exerce la profession de teinturier dégraisseur. Dans cette ville, il fonde un journal français, L'Artiste russe.

Il n'en existe pas d'enregistrement à notre connaissance.

Voyons ce qu'en dit (dans son vol. 4) Fétis qui, implicitement, semble - contrairement à tous les autres auteurs - le considérer comme né plutôt vers 1784 :

GUILLOU (Joseph), flûtiste et compositeur, né à Paris, entra comme élève au Conservatoire de musique de cette ville, en l'an V (1797), à l'âge de treize ans. Il y reçut des leçons de Devienne pour la flûte, et l'année suivante il obtint au concours un second prix de cet instrument. Ses progrès ne répondirent pas ensuite à cet heureux début ; le concours de l'an VII ne lui fut point favorable, et, dès lors, il n'y eut plus pour lui d'espoir de triompher dans ces épreuves publiques du talent, car il trouva l'année suivante un rival trop redoutable dans le jeune Tulou, dont le talent a été depuis lors célèbre dans toute l'Europe. L'altération des facultés morales de Devienne et la mort de Hugot firent bientôt après réduire les classes de flûte à une seule, qui fut confiée aux soins de Wunderlick; le nombre des élèves fut diminué, et Guillou se trouva compris dans la réforme. Il ne se laissa pourtant pas décourager ; après de nouveaux efforts, il rentra dans les classes du Conservatoire, et il y obtint le premier prix, à l'âge de vingt et un ans. Ses études terminées, il fut longtemps sans emploi aux grands théâtres de Paris ; mais, en 1815, il entra comme seconde flûte à l'Opéra et à la Chapelle du roi, et, l'année suivante, il obtint la place de professeur au Conservatoire, qui venait d'être réorganisé sous le nom d'Ecole royale de chant et de déclamation. Bientôt après, la place de première flûte de la chapelle du roi, étant devenue vacante, lui fut donnée. Irrité de ces nominations, Tulou donna sa démission de l'Opéra, et ce fut encore Guillou qu'on choisit pour le remplacer. Ainsi, en moins de trois ans, il passa de l'obscurité à la plus belle position qu'un flûtiste pût désirer à Paris. Il est juste de dire qu'il remplit ses fonctions avec beaucoup de zèle, et qu'il forma de bons élèves au Conservatoire, parmi lesquels on remarque Becquié et M. Dorus. En 1830, le dérangement de ses affaires le décida à quitter toutes ses places pour chercher une position dans les pays étrangers. II voyagea d'abord dans la Belgique, y donna des concerts, puis se rendit à Berlin, où il se fit entendre. II visita ensuite Hambourg et Stockholm, s'établit quelque temps en cette ville, et enfin se rendit à Saint-Pétersbourg où il se fixa, ayant renoncé à la musique pour la profession de teinturier-dégraisseur. Fatigué d'une situation qui ne convenait ni à son éducation, ni à ses goûts, il rentra plus tard dans la carrière d'artiste, et se fit écrivain sur la musique dans les journaux, sans parvenir à se créer une position aisée. Il avait fondé, à Saint-Pétersbourg, un journal français, sous le titre de l'Artiste russe. Guillou est mort dans cette ville, au mois de septembre 1853, à l'âge de soixante-neuf ans. On a de lui pour son instrument : 1° Premier concerto avec orchestre, Paris, P. Petit. 2° Deux idem, ibid. 3° Concertino composé pour les concours du Conservatoire. 4° Plusieurs thèmes variés pour flûte et orchestre. 5° Plusieurs thèmes avec quatuor. 6° Deux œuvres de duos pour deux flûtes, Paris, Hentz-Jouve. 7° Quatre fantaisies pour deux flûtes, Paris, Meissonnier. 8° Des fantaisies pour flûte et piano, ibid

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