François DEVIENNE

En cliquant ici, vous entendrez le début du 3e mouvement (Rondo allegretto) de sa première sonate pour clarinette et piano, interprétée par Ron Samuels accompagné au piano par Frances Renzi ( CD Koch 3-7186-2 H1)

 

Fils d'un sellier, François DEVIENNE (1759-1803) fut un virtuose à la fois de la flûte et du basson, mais aussi un compositeur et un pédagogue, auteur d'une Méthode pour la Flûte.

En 1780, il entra au service du Cardinal de Rohan, et devint en 1788 premier bassoniste au Théâtre de Monsieur.

Il fut aussi professeur de flûte (et administrateur) au Conservatoire de Paris.

Il composa des opéras - dont les Précieuses Ridicules, les Visitandines (1792), les Comédiens ambulants - qui eurent beaucoup de succès, des chants révolutionnaires, des concertos (dont 19 pour flûte et 4 pour basson), et beaucoup de musique de chambre.

Les derniers mois de sa vie se passèrent dans un asile pour malades mentaux.

 

à gauche : François Devienne, d'après le tableau de David (Bruxelles, Musée des Beaux-Arts)

Il fut initié à la Loge la Réunion des Arts en 1781 et est également signalé comme membre des Amis Réunis en 1783 et de l'Olympique de la Parfaite Estime de 1784 à 1786. Il fut membre de l'orchestre des Concerts de la Loge Olympique.

La musique de Devienne est encore interprétée et enregistrée de nos jours. Signalons notamment le concert Les musiciens au Siècle des Lumières organisé par la Loge La Perspective Initiatique le 29 mars 2003 à Dreux, où l'Orchestre de Chambre de France, sous la direction d'Alain Boulfroy, et le flûtiste Luc URBAIN, ont donné son Concerto pour flûte et orchestre en ré majeur, parmi des oeuvres d'autres musiciens maçons (Gossec, Mozart, Haydn et Saint-Georges).

Voici ce qu'en dit Fétis dans son T. 3 :

DEVIENNE (François), né à Joinville (Haute-Marne) en 1759, fut élevé par son frère, musicien au service du prince de Deux-Ponts. Dès son enfance il annonça les plus heureuses dispositions pour la musique; à peine âgé de dix ans il composa une messe avec accompagnement d'instruments à vent, qui fut exécutée par les musiciens du régiment où il était déjà engagé comme flûte. Ses études musicales terminées, il s'attacha au cardinal de Rohan, et passa ensuite dans la musique des Gardes-Suisses, qu'il quitta pour entrer, en 1788, dans l'orchestre du théâtre de Monsieur, en qualité de bassoniste. Également distingué par son talent sur la flûte et sur le basson, Devienne avait une connaissance générale de tous les autres instruments, et savait en tirer des effets inconnus en France avant lui. Né avec du talent pour la composition, il créa un nouveau genre de musique pour les instruments à vent, encouragea les artistes à perfectionner leur exécution, et contribua par là à l'amélioration des orchestres français. Non moins recommandable comme compositeur dramatique, il a laissé quelques opéras qui pourraient être encore entendus avec plaisir, et qui se font remarquer par la fraîcheur des idées et l'élégance de l'instrumentation. L'un de ses ouvrages, connu sous le titre les Visitandines, fut joué longtemps avec succès.

Les productions de Devienne sont en si grand nombre qu'on ne comprendrait qu'à peine sa fécondité, si l'on ne savait que, nonobstant tous les devoirs que lui imposaient ses places et les leçons qu'il donnait, il travaillait ordinairement huit heures chaque jour. Cet excès de travail finit par altérer ses facultés ; sa tête se dérangea, et l'on fut obligé de l'enfermer à Charenton, où il mourut le 5 septembre 1803. Il avait été professeur au Conservatoire de musique, et fut compris dans la réforme générale de 1802. 

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