de Kontski
Voyez en bas de page pour entendre des oeuvres de Kontski
Dans son T. 5, Fétis décrit ainsi les débuts musicaux de la famille Kontski :
KONTSKI (DE), famille de musiciens polonais qui, dans la réunion de ses membres, bien jeunes encore, a excité l'étonnement de l'Europe entière. Le père, Grégoire de Kontski, descend de l'ancienne famille polonaise Brochwitsch ; mais il n'était que simple employé du tribunal civil de Cracovie, en 1810. La mère, née de Rozika, appartient aussi à la noble maison de Trojanow ...
Dans les premiers temps, Kontski ne songeait point à tirer parti de leurs talents ; il ne leur enseignait la musique que comme un délassement, et cet art ne les occupait que dans les intervalles du temps où ils ne fréquentaient pas les écoles. Cependant les progrès remarquables de ces enfants fixèrent enfin son attention ; il leur accorda tous ses soins, et le 3 février 1822, il donna son premier concert avec eux. L'étonnement des habitants fut au comble quand ils entendirent ces virtuoses en herbe, dont l'alné avait sept ans. Un second concert n'eut pas moins de succès que le premier. Kontski prit alors la résolution de ne rien négliger pour compléter l'éducation de ses enfants. Il donna sa démission de son emploi, et obéit à un ordre du gouvernement qui l'appelait à Varsovie pour faire entrer les jeunes gens au Conservatoire de cette ville. La protection de la comtesse Zamaïska contribua à leur faire recevoir une instruction solide dans l'art ; elle eut aussi part à la nomination de Kontski, le père, à la place d'inspecteur du Lycée de Varsovie ...
En 1827, toute la famille entreprit son premier voyage et prit sa route par Lemberg, Wilna et Mittau, pour se rendre à Pétersbourg. Partout elle donnait des concerts, et partout elle excitait l'admiration ... Arrivés à Pétersbourg, au mois de janvier 1829, les Kontski y demeurèrent six mois, pendant lesquels ils donnèrent plusieurs concerts, et jouèrent devant la famille impériale avec un succès d'enthousiasme. ... A Moscou, Antoine reçut des conseils de Field pour ses compositions de piano, et le jeune artiste dédia à ce maître son concerto en fa, morceau d'une prodigieuse difficulté...
et il détaille ensuite le début de carrière de ces 5 enfants, dont le 3e est Antoine (1817-1899) :
KONTSKI (Antoine), pianiste distingué, a vécu quelques années à Paris, puis a parcouru l'Espagne, le Portugal, et a joué avec succès à Madrid, à Séville et à Lisbonne. Après un court séjour à Londres, il revint à Paris et s'y livra à l'enseignement du piano. Plus tard, il visita Berlin, Posen, Varsovie où son talent produisit une profonde impression. Il donna ensuite des concerts dans les villes principales de la Lithuanie, de la Podolie et de l'Ukraine. Arrivé à Pétersbourg, il s'y est fixé comme professeur de piano. En 1857, il y a organisé des séances pour l'exécution de la musique classique. Les compositions ou arrangements de cet artiste s'élèvent au nombre d'environ cent cinquante œuvres de fantaisies, variations, études, méditations et pièces de salon et de concert.
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On trouvera ici des informations très précises sur la suite de cette carrière ; notamment, il a vécu à Londres de 1867 à 1883, enseignant la musique et le composition, puis a émigré aux Etats-Unis, et a entrepris en 1897 (à 80 ans !) une grande tournée de concerts dans le monde entier, notamment en Océanie, en Asie et en Europe où il est mort (en Russie). On trouve ici une liste (incomplète) de ses 401 opus et autres oeuvres. Sa qualité maçonnique est manifestée dans le Freemasons Magazine And Masonic Mirror, à la p. 169 du n° du 26 février 1870 où il est qualifié de Bro. (Frère) dans un articulet (ci-contre) parlant de ses prestations pianistiques, et notamment chez un autre maçon, Catalani. A la p. 194 (n° du 5 mars), on peut lire également qu'à une tenue de la Loge Albion n° 9, où il était visiteur et après laquelle il se produisit au piano, il est désigné comme membre de la Loge Jean de Lafontaine du Grand Orient de France (Loge sise à l'Orient de Château-Thierry), et à la p. 332 (n° du 23 avril) que le 5 il devint membre honoraire et organiste de cette même Loge londonienne, pour laquelle il proposa de donner des concerts philanthropiques. Il se produisit également, avec W. Gantz, le 21 février (cfr p. 194) après une tenue de la Lodge of Tranquility n° 185, Loge dont on voit à la p. 273 (n° du 2 avril) qu'il devint membre le 21 mars. Le 8 juillet de la même année, il se produisit (n° du 16 juillet, p. 53) à la fête d'été annuelle de la Royal Masonic Institution for Boys.
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Le n° du 21 août 1869 du Freemasons Magazine And Masonic Mirror signale (p. 159) qu'il est le fils d'un ancien Grand Maître de la maçonnerie polonaise.
En 1850 cette
revue le désignait encore (bas de la p. 234) comme M. De Kontski