Léopold MOZART
En cliquant ici, vous entendrez un extrait de son Voyage en traîneau (pièce composée en 1756 pour le carnaval d'Augsbourg), dans l'interprétation de l'ensemble Eduard Melkus (CD Archiv 427 122-2)
Fils de relieur, et ayant pour parrains un chanoine et un révérend, Léopold Mozart (1719 - 1787) étudia pendant deux ans le droit et la théologie à l'université de Salzburg avant de se consacrer à la musique. En 1740, il entre au service du comte de Thurn und Taxis, mais en 1743 le Prince-Archevêque de Salzbourg l'engage comme violoniste et compositeur à sa cour; il y est nommé en 1757 compositeur de la cour et de la chambre princière, et en 1763 second Kapellmeister. Ce sera son bâton de maréchal, car il n'obtiendra jamais le titre de Kappelmeister qu'il aura tant espéré.
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Il a laissé de la musique religieuse, des concertos (dont un pour trompette), des divertimenti, des sonates pour piano, mais une bonne part de son oeuvre est perdue. ci-contre : portrait de Léopold Mozart au frontispice d'une édition de son célèbre Traité en vue d'une méthode fondamentale pour le violon (Gründliche Violinschüle). voir ici des autographes de Léopold (avec Wolfgang) |
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En 1747, il avait épousé Anna-Maria Pertl ( 1720-1778), fille du régisseur de Saint-Gilgen près de Salzbourg. Très différente de Léopold, homme autoritaire et sec, celle-ci est douce et attentionnée. Elle lui donnera sept enfants, dont deux seulement survivront jusqu'à l'âge adulte :
A partir de 1760, Léopold consacra la plus grande partie de son temps à leur éducation musicale, et à l'organisation de lucratifs voyages à travers l'Europe pour exhiber ses enfants-prodiges. Plus tard, c'est à Anna-Maria qu'il confia la mission d'accompagner son fils. C'est au cours de leur voyage à Munich, Mannheim et Paris que celle-ci mourut à Paris le 3 juillet 1778. |
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C'est la Loge viennoise Zur Wohltätigkeit (la Bienfaisance), dont Wolfgang était membre depuis moins de quatre mois, qui annonçait le 28 mars 1785 la candidature de Léopold. Pour des raisons pratiques, la cérémonie eut lieu le 6 avril à la Loge Zur wahren Eintracht (la vraie Concorde), qui se chargea également très rapidement (Léopold devait regagner son poste à Salzbourg, et ce voyage à Vienne fut d'ailleurs sa dernière rencontre avec son fils) d'en faire un Compagnon (le 16) et un Maître (le 22, toujours du même mois). Il semble manifeste que c'est le fils qui amena le père à la Franc-maçonnerie (en même temps sans doute qu'il y amenait Haydn). Mais on n'a aucune trace d'une activité maçonnique ultérieure de Léopold (il n'y avait d'ailleurs, à notre connaissance, pas de Loge à Salzbourg). Ci-dessous : invitation de la Loge Zur Wohltätigkeit à l'Initiation de Léopold Mozart. |
La correspondance de Wolfgang témoigne de son déchirement entre le respect et la reconnaissance qu'il devait à son père, et sa volonté de construire lui-même son existence en échappant à son envahissante tutelle.
Une des dernières pièces de cette correspondance est la lettre écrite par Wolfgang, en avril 1787, à son père malade :
Comme la mort (à y regarder de près) est le vrai but final de la vie, je me suis, depuis quelques années, tellement familiarisé avec cette véritable et parfaite amie de l'homme, que son image non seulement n'a plus rien d'effrayant pour moi, mais m'est très apaisante, très consolante! Et je remercie mon Dieu de m'avoir accordé le bonheur de saisir l'occasion (vous me comprenez) d'apprendre à la connaître comme la clé de notre vraie félicité ... Je ne vais jamais au lit sans réfléchir que le lendemain peut-être (si jeune que je sois) je ne serai plus là : et pourtant personne, de tous ceux qui me connaissent, ne peut dire que je sois chagrin ou triste dans ma conversation...
Tous les commentateurs s'accordent pour voir dans ce vous me comprenez une allusion aux bienfaits de leur commune Initiation maçonnique.
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Il est intéressant de comparer ces deux portraits de Léopold : l'air affable de l'homme de cour, respectueux de l'autorité, prédomine à l'un, l'aspect d'un homme autoritaire est plus apparent à l'autre. |
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