Giulio PICCINNI
Dans son article piano pour l'Encyclopédie de la Franc-maçonnerie par divers auteurs sous la direction d'Eric Saunier (Pochothèque, 2000), Christine Naslin-Gaudin signale, à propos de Louis Alexandre PICCINNI, qu'affilié aux Arts Réunis (Rouen), il participa à de nombreuses cerémonies de 1847 à 1850, en tant que chanteur, pianiste, compositeur et directeur de l'harmonie. Dans son article Musique et franc-maçonnerie à Rouen au XIXe siècle - La loge des Arts-Réunis, paru dans le n° 3-1997 de la revue Etudes Normandes, elle signale en outre qu'il composa, pour une cérémonie funèbre en 1847, des Stances à la Tombe sur un texte du Frère Houdard (qui était Vénérable en 1857).
Un séjour à Rouen à ces dates s'avérant totalement incompatible avec la biographie de Louis Alexandre, nous sommes persuadés qu'il s'agit d'une homonymie et que le Piccinni membre des Arts Réunis est en réalité le cousin de Louis Alexandre, Jules (Giulio) Roch Louis, né à Paris en 1809 de Louis Pierre Flavien Piccinni (fils de Niccolo, il fut maître de chapelle à Stockholm), premier prix de piano au Conservatoire en 1829, chanteur, auteur de mélodies avec accompagnement de piano, ami de Théophile Gautier avec lequel il correspondit.
Etabli à Rouen, il y donna un concert en 1847 et s'y maria en 1849 avec Caroline-Reine, dont il eut 4 enfants entre 1849 et 1854.
Après avoir (pas après 1858) quitté Rouen pour Paris, il entra dans la déchéance (aurait-il quitté Rouen en mauvais termes avec les Rouennais et/ou avec la Loge que jusqu'en 1850 il avait si bien servie avant d'y être remplacé en 1854 par Caron comme directeur de l'harmonie ?) et, professeur sans élèves, demanda des secours au gouvernement en 1860, 1861 (il reçut chaque fois 200 francs) et 1862 (année où il fut débouté), avant que - à son insu - son épouse ne supplie elle-même Gautier en 1864, se plaignant de manquer de pain trop souvent.
Merci à tout qui pourrait nous en dire plus à son sujet.