Les Arts Réunis (Rouen)

 

La loge des Arts-Réunis fut fondée à Rouen en 1807-8, avec des comédiens du théâtre des Arts ; trois musiciens figurent parmi les neuf fondateurs.

Dans son article Musique et franc-maçonnerie à Rouen au XIXe siècle - La loge des Arts-Réunis, paru dans le n° 3-1997 de la revue Etudes Normandes, Christine Naslin fournit une riche documentation sur les musiciens de cette Loge, qui comme l'indique son titre distinctif était très vouée aux arts, mais qui a aussi été particulièrement active dans les activités philanthropiques, financées notamment par ses concerts de charité. Elle créa ainsi, en 1844, en collaboration avec La Persévérance Couronnée, La Constance Eprouvée et la Vérité, une caisse centrale de bienfaisance destinée aux maçons tombés dans l'infortune, aux veuves et orphelins de frères, en 1846 la crèche Saint-Jean (qui fonctionna jusqu'en 1940) dans un quartier ouvrier et, en 1865, une bibliothèque populaire ; elle lança également des campagnes de vaccination.

Parmi les compositeurs qui en furent membres, citons Caron, Giulio Piccinni et Pajni.

Dans son article Artistes lyriques de l'Encyclopédie de la Franc-maçonnerie par divers auteurs sous la direction d'Eric Saunier (Pochothèque, 2000), Christine Naslin mentionne que Pauline Virginie Dejazet, connue en maçonnerie pour son dévouement aux causes philanthropiques, a participé à une séance musicale des Arts Réunis (Rouen).

Un de ses membres, Houdard jeune (qui deviendrait plus tard le Vénérable), publia un chansonnier en 1841 alors qu'il était Orateur adjoint. On voit d'ailleurs à ce recueil qu'une Loge d'Adoption avait été créée cette année-là.

On lira avec intérêt l'article de Ritsu Motoike, La Franc-Maçonnerie rouennaise et la Révolution de 1848, paru en 1986 dans les Annales de Normandie.

Ci-dessous, la médaille des Arts-Réunis, dont nous avons reproduit la description telle que donnée par une page du site Rouen-Histoire.

Avers : Au centre, entourés par des rameaux d'acacia, divers symboles maçonniques : compas, équerre, règle, fil à plomb s'inscrivent dans une corde à nœuds. Le tout est inscrit dans un heptagone. Légende : LOGE DES ARTS REUNIS O DE ROUEN 5808. 

Revers : Minerve debout à droite tenant une lance et s'appuyant sur son bouclier sur lequel est inscrit OMNIBUS UTILIS. Elle montre la direction d'un temple dont la porte est encadrée par quatre colonnes. Le temple est éclairé par un soleil à gauche qui darde ses rayons. Un chemin en pente mène vers le temple qui est encadré par deux acacias. Le motif est inscrit dans un heptagone. Légende : ANIMUM HIC DOMARE NEC NON PARERE LEGIBUS. J. B.

La Loge s'éteignit au début du XXe.

Une autre Loge de Rouen, la Persévérance Couronnée, est également mentionnée sur ce site.

ci-contre : médaille (non datée) de la Loge rouennaise de la Persévérance [Couronnée], créée en 1817.
Louis Philippe DESSEAUX  (1798-1881), bâtonnier du barreau de Rouen, cofondateur en 1868 de la Ligue de l'enseignement, préfet de la Seine Inférieure en 1870, auteur en 1843 d'un Essai sur l'origine, les progrès et les tendances de la Franc-Maçonnerie, fondateur avec le Frère Lebreton de la revue maçonnique mensuelle La Fraternité qui parut de 1842 à 1846, avait été à partir de 1835 le Vénérable de cette Loge.

Dans les années 1870, le Frère Léon Guizy publia divers poèmes et cantiques créés pour cette Loge.

Les trois Loges des Arts-Réunis, de la Persévérance-Couronnée et de La Vérité inaugurèrent en 1841 un temple commun, rue Saint-Eloi.

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