Cinquantenaire maçonnique
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Dans Chansons maçonniques des 18e et 19e siècles (ABI éd.), Ligou (p. 149) donne ce cantique (qu'il a trouvé dans le n° de mars 1888 de La Chaîne d'Union) chanté par le Frère Picot (ténor) le 25 janvier 1888 lors de la célébration du Cinquantenaire Maçonnique des Frères Dieutre et Guizy.
Chère Unité, si désirable en
France
Divin pouvoir qui renforce les cœurs
Chez les Maçons de la Persévérance
En ce jour, viens jouir de tes faveurs.
Viens voir flotter, aimable souveraine
Dans l'union des cœurs où tu te plais
La fraternelle et digne cinquantenaire
Des deux doyens (bis) du Temple rouennais.
Tous deux ont vu s'élever ce beau Temple
Qu'un demi-siècle ouvre large au Progrès.
Tous deux zélés, ont vu, servant d'exemple
Un dévouement couronné de succès.
Tous deux ont fait florir l'œuvre à l'Enfance
Qui des Maçons rouennais est l'honneur
Tous deux ont vu la haute récompense
Du Grand Conseil (bis) rayonner sur leur cœur.
Si cette fête est belle et sympathique
S'il en ressort quelque encouragement
Si l'harmonie, à l'Ordre Maçonnique
Y règne et donne un noble enseignement.
Frères, gardons entière confiance
Dans l'union qui sait nous rendre forts
Donnant pour gage ici l'alliance
Que nous plaçons (bis) aux doigts de nos mentors.
Jeunes Maçons, espoirs de la Patrie
Vous, pleins d'ardeur et de virilité
Nouveaux soldats de la Maçonnerie
Qui prêche, Amour, Lumière et Vérité.
Tels que les vieux de la Persévérance
Pour tous progrès combattez sans aigreur
Cœurs libéraux, place à la Tolérance
Jetez vos feux (bis) pour consommer l'erreur.
Suivez toujours notre chère devise
Qui proclama l'ère de Liberté
D'Egalité, juste, honnête, indivise
Et qui, pour tous, veut la Fraternité.
Comprenez bien qu'un sentiment s'inspire
Qu'il vient à l'âme et ne s'impose pas
Mais si la France armée un jour aspire
A triompher (bis) soyez prêts aux combats.
Pour nous, Maçons, la tâche encore est grande
Car, pour abattre un puissant ennemi
Qui trône à Rome et dont la voix commande
Aux potentats qu'il gouverne à demi.
Guerre à l'erreur ! Fils de la République
Armons nos mains, nos têtes et nos cœurs
De ton flambeau, Vérité, voix magique
Et, bien unis (bis), tu nous rendras vainqueurs.
Le 2e couplet fait allusion aux oeuvres philanthropiques de la Loge en faveur de l'enfance, notamment la Crèche Saint-Jean, créée en 1847.
Le dernier couplet rappelle l'option anticléricale, généralisée à l'époque dans la maçonnerie française.
Voir la partition (Les Trois Couleurs de Béranger).