Roll

Pierre-Gaspard ROLL (1788-1851), prix de Rome en 1814, composa de la musique religieuse ainsi qu'un opéra, Ogier le Danois, qu'il ne réussit pas à faire représenter.

L'in-8° de 16 pages paru en 1811 à Paris et intitulé Cérémonie funèbre au Souverain Chapitre Métropolitain des Dames écossaises de la colline du Mont-Thabor à la mémoire de Mad. Adélaïde Giroust, grande hospitalière aumonière de ce chapitre, décédée la 5e aurore du 10e signe de 5.811 contient un récitatif chanté dont les paroles sont de madame Dufrenoy, et la musique est de la composition du Frère Roll, commandeur du Mont-Thabor, pensionnaire du roi à Rome, classe de musique (NDLR : mention assez surprenante sur un document censé dater de 1811, puisque Roll n'est devenu pensionnaire du roi à Rome qu'en 1815 ???).

Une autre manifestation de cette Loge, où il est également le compositeur, le désigne comme pensionnaire de France à Rome.

Ce sont les seules mentions que nous ayons trouvées de son appartenance maçonnique, qui à notre connaissance n'avait encore jamais été mise en évidence.
 

Voici ce que dit Fétis de Roll dans son Tome 7 :

ROLL (Pierre-Gaspard), né à Poitiers en 1788, fut admis au Conservatoire de musique de Paris en 1810 : ses premières études terminées, il reçut des leçons de Reicha et de Berton pour la composition. En 1814, le grand prix de composition lui fut décerné au concours de l'Institut de France : le sujet du concours était Atala, cantate à grand orchestre. Parti pour l'Italie, en qualité de pensionnaire du gouvernement, Roll vécut à Rome pendant deux ans, puis à Naples, et envoya à l'Académie des beaux arts de l'Institut de grandes compositions pour l'église, qui se trouvent aujourd'hui dans les archives de cette Académie. De retour à Paris, Roll y chercha les occasions de se faire connaître par des succès à la scène ; mais ce fut en vain qu'après avoir écrit la partition d'Ogier le Danois, grand opéra destiné à l'Académie royale de musique, il sollicita sa mise en scène : ainsi que beaucoup d'autres ouvrages, Ogier le Danois a été oublié par l'administration de ce théâtre. Devenu l'époux de la veuve du romancier Ducray-Duminil, Roll se retira dans une maison qu'il possédait à Ville-d'Avray, près de Paris, et disparut du monde musical. 

Voici ce qu'en dit Denis Havard de la Montagne sur sa page Prix de Rome 1810-1819 du site Musica et Memoria :

Né à Saint-Maixent (aujourd'hui Saint-Maixent-l'Ecole, département des Deux-Sèvres) le 5 octobre 1787, Pierre-Gaspard Roll est issu d'une famille originaire de Suisse. Ses grands-parents, Jean-Baltazar Roll et Marie-Magdelaine Michel, tous deux nés vers 1720 et décédés avant 1786, habitaient à Glaris, chef-lieu du canton du même nom. Dominé par la vallée de la Linth, ce canton montagneux, où l'allemand est la langue officielle, a pour saint patron Saint Fridolin (mort en 540), représenté en pèlerin sur le blason dudit canton. C'est probablement au cours des années 1770 que le père de Pierre, Gaspard-Joseph Roll "Maître pâtissier et traiteur", en compagnie de ses cousins germains Frédéric Roll, traiteur et Jean-Baptiste Roll, marchand bijoutier, émigre en France pour s'installer dans la région du Poitou : Frédéric (vers 1742-1812) à Saint-Maixent, où il épouse en 1792 Radegonde Brisson qui lui donne au moins 2 enfants (Charles-Frédéric et André) ; Jean (vers 1744-1802) à Poitiers où avant la Révolution il est marchand bijoutier, "suisse de Mr le Marquis de la Bourdonnaye comte de Blossac, intendant de la paroisse Notre-Dame de la Chandelière" et plus tard receveur des octrois, qui se marie en 1782 à Magdeleine Duvivier des Marais, d'où 8 enfants parmi lesquels Joseph Roll (1790-1863), capitaine de cavalerie, chevalier de la Légion d'honneur et médaillé de Sainte-Helène. Quant à Gaspard, il se fixe également à Saint-Maixent, mais va chercher femme à L'Isle-Jourdain (Vienne) où il épouse le 20 novembre 1786 Marie-Anne Duchesne, née vers 1762 dans cette commune, fille du maître d'école Antoine Duchesne et de Suzanne La Forge : ce sont les parents de Pierre et de son frère Joseph, né vers 1793, "employé des impôts indirects" à Poitiers, qui épouse dans cette ville en 1815 Catherine Girault.

C'est en 1801, à l’âge de 12 ans, que Pierre Roll entre au Conservatoire de Paris. Il y étudie notamment la contrebasse et fréquente les classes de composition de Berton et de Reicha qui l’amènent à l’obtention d’un premier second Grand Prix de Rome en 1813 avec la cantate Herminie (paroles de Vieillard). L'année suivante, il concourt à nouveau et remporte cette fois le Premier Grand Prix avec la cantate à grand orchestre Atala (paroles de Vieillard également). Après son séjour de 5 années à Rome et à Naples (janvier 1815 à décembre 1819), il retourne à Paris où il arrive au début de 1820 et écrit un grand opéra : Ogier le Danois. Mais, bien que destiné à l’Académie royale de musique cet opéra ne sera jamais joué ! Il ne parvient seulement à faire représenter qu'une autre de ses oeuvres : L'Ecole de Rome (opéra-comique en 1 acte, écrit en collaboration avec Auguste Panseron, sur des paroles de Rochefort-Luçay, Hippolyte Lassagne et Gustave Vulpian) au Théâtre de l'Odéon le 4 novembre 1826, qui n'eut d'ailleurs guère de succès !

Successeur de Gide comme contrebasse à la Société des Concerts du Conservatoire à partir du 6 février 1829, il doit cependant résigner ses fonctions le 17 novembre 1844 pour des raisons de santé et se retire dans sa maison de Ville-d’Avray, près Paris. Située rue de Saint-Cloud, cette propriété avait été construite en 1812 par l'homme de lettres François Ducray-Duminil (1761-1819), auteur de romans populaires très en vogue à l'époque : L’Enfant de la forêt (1796), Coelina ou l’Enfant du mystère (1798), Jean et Jeannette ou les Aventuriers parisiens (1816) et son épouse Catherine Lair. A la mort de son mari, celle-ci convolait en secondes noces (1821) avec Pierre Roll, mais une quinzaine d'années plus tard (1835) elle rendait l'âme à son tour, après avoir légué sa maison à son second mari.

Le 20 février 1844 à Ville d'Avray, Pierre Roll épouse en secondes noces une jeune-femme de 24 ans, Henriette Trousseau. Née le 23 mai 1820 à Poitiers, fille de Joseph-Pierre Trousseau, ancien militaire, et d'Elisabeth Duchesne, elle hérite de la propriété de Ville d'Avray à la mort de son époux arrivée sept années plus tard, mais la met bientôt en vente et part s'installer à Blois. En 1855, la municipalité achète cette maison pour y installer ses locaux qu'elle occupe encore de nos jours.

Pierre Roll est mort le jeudi 20 février 1851 à deux heures et demie du matin, en son domicile parisien de la rue de Trévise (n° 47), dépité de n’avoir jamais pu donner l’œuvre de sa vie, Ogier le Danois

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