Stefani

En cliquant ici, vous entendrez le début de l'air Nie ci nam daja którzy so bogaci extrait de son opera Cud mniemany [Le Miracle] interprété par le Musicae Antiquae Collegium Varsoviense dirigé par Wladyslaw Klosiewicz (CD ProMusica 4773431)

Né à Prague, Jan Stefani (1746-1829) travailla comme violoniste à la cour de Joseph II à Vienne avant de partir en 1771 pour Varsovie où il devint en 1779 chef de l'orchestre royal et maître de chapelle à la cathédrale.

On lui doit neuf opéras polonais, dont (1794) Cud, czyli Krakowiacy i Górale (le Miracle, ou les Cracoviens et les Montagnards) connu également sous le titre Cud mniemany (le Miracle supposé), sur un livret de Wojciech Boguslawski (qui était également maçon). 

Il a composé d'autres oeuvres vocales et de la musique instrumentale, dont des polonaises.

Voici (avec quelques commentaires de notre part) la notice que lui consacre Fétis dans son Tome 8 :

STEFANI (Jean), violoniste et compositeur, naquit à Prague, en 1746. Au commencement du règne de Stanislas-Auguste, il se rendit en Pologne, et fut admis comme premier violon de l'orchestre de la cour et de celui du théâtre de Varsovie ; plus tard, il dirigea celui de la cathédrale. Il mourut dans cette ville, en 1829, à l'âge de quatre-vingt-trois ans. En 1794, il écrivit, pour la troupe dramatique de Boguslawski, l'opéra intitulé le Miracle ou les Krakoviens et les Gorales [NDLR : les Gorales sont des montagnards polonais], dans lequel il avait introduit des mélodies populaires de la Pologne. Cet ouvrage fut accueilli avec enthousiasme par la nation tout entière et obtint plus de deux cents représentations [NDLR : selon d'autres sources, la pièce fut censurée après seulement 3 représentations]. Les autres opéras de cet artiste sont : les Sujets reconnaissants envers leur souverain, représenté à Varsovie, en 1796 ; l'arbre enchanté, 1797 ; Frosine, 1806 ; le Reitmeister Gorecki, 1807 ; la Polonaise, en trois actes, 1807 ; le Vieux Chasseur, 1808 ; Papirius, 1808. Stefani a écrit aussi un grand nombre de polonaises et beaucoup de messes avec orchestre. Il eut deux fils et une fille. L'aîné, Casimir Stefani, violon solo du théâtre de Varsovie, mourut en 1811, à l'âge de vingt ans; son frère, Joseph Stefani, également violon solo, n'était âgé que de dix-huit ans lorsque la mort le frappa ; et Léonore Stefani, cantatrice du même théâtre, fort aimée du public, fut enlevée à la fleur de l'âge, en 1831. Tous trois sont inhumés près de leur père, à Powonzki. 

Dans une Pologne à l'époque partagée entre Allemagne, Autriche et Russie, l'opéra le Miracle, truffé d'allusions politiques concernant l'indépendance, a été un grand événement national. Disparu mais retrouvé en 1929, il est maintenant reconnu comme l'opéra national par excellence. 

ci-contre : image (empruntée au Wikipedia polonais) d'une représentation à Cracovie en 1950.

krako.jpg (129491 octets)

Dans le recueil Pieśni wolnomularskie (chansons maçonniques) publié à Varsovie par Elsner en 1811, on trouve Stefani mentionné en tant que Brat (Frère) comme compositeur d'une des pièces citées, laquelle est précisément un extrait de l'opéra ci-dessus.

Nous pensons que la présente page, mise en ligne le 16 juillet 2011, constitue la première mention (hors Pologne en tout cas) de l'appartenance maçonnique de Stefani.

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