Le Tronc de Solidarité en Pologne
En cliquant ici, vous entendrez le début de l'air d'opéra ci-dessous, interprété par le Musicae Antiquae Collegium Varsoviense dirigé par Wladyslaw Klosiewicz (CD ProMusica 4773431)
Tous deux maçons, Boguslawski et Jan Stefani sont les auteurs en 1794 de l'opéra Cud, czyli Krakowiacy i Górale.
A la 9e (et dernière) scène de l'acte 2 de cet opéra, on chante :
Nie ci nam dają, którzy są bogaci,
Nie ci, co przymus lub interes mają,
Bo pierwsi dają, co zdarli s swych braci,
Drudzy do łaski, wzgardę przyłączają.
ce qu'on peut traduire par :
Ceux qui donnent, ce ne sont pas les riches
Ni ceux qui s'y sentent obligés, ni ceux qui y ont un intérêt
Car les premiers nous donnent ce qu'ils ont arraché à leurs frères
Les seconds à l'aumône ajoutent le mépris
On retrouve le même texte au n° XII du recueil Pieśni wolnomularskie (chansons maçonniques) publié à Varsovie par Elsner en 1811, mais :
avec deux vers supplémentaires, qu'on peut traduire par :
Celui dont nous vient le don le plus cher, c'est celui qui nous l'offre du fond du coeur, bien qu'il soit pauvre lui-même.
sous un titre qu'on peut traduire par :
Chanté lors de la distribution de l'aumône - Paroles du Frère Boguslawski, Musique du Frère Stefani (B est l'abréviation de Brat, Frère)
avec une petite variante au premier vers : daja y est remplacé par swiadcza, qui a la même signification dans ce contexte
On peut en déduire que ce recueil a simplement utilisé, en tant que chanson maçonnique, cet air - convenant parfaitement pour accompagner le passage du Tronc de la Veuve - d'un opéra si populaire, et que la musique que vous pouvez en entendre sur cette page est donc bien celle de cette chanson maçonnique.