Théodore Tarade

Théodore-Jean Tarade (1731-1788) fut actif comme violoniste (à l'opéra de Paris), compositeur, rédacteur de traités, pédagogue (au Collège royal de La Flèche) et éditeur de musique.

Il fut aussi très actif en maçonnerie :  sur son très riche blog Critica masonica, Jean-Pierre Bacot écrit, dans un article où il présente un livre (ci-contre à gauche) lui consacré en 2017 :

Tarade fut reçu en maçonnerie en août 1750. En 1761 il était vénérable de la loge parisienne Saint Théodore de la Sincérité [NDLR : ainsi nommée en fonction du prénom de son Vénérable]. Au cours de sa vie de grand voyageur, on le retrouva comme membre fondateur de loges à Lyon, Metz, Saintes et Besançon. Autant dire qu’il fut un maçon actif avant qu’il ne démissionne en septembre 1766, brouillé avec ses frères. Il partit ensuite avec son épouse devenue sœur monter une maison d’édition qui fit rapidement faillite.

Il fut également actif au Concert Spirituel. Pierre Constant, dans son Histoire du Concert Spirituel 1725-1790 (Paris, Société française de musicologie, 1975), en dit ceci :

A dix-sept ans, Tarade était entré à l'orchestre de l'Opéra comme surnuméraire (1748) ; nommé titulaire en 1751, il y resta jusqu'en 1766. En 1754, il avait été admis à l'orchestre du Concert où il était encore en 1771. Il s'y produisit comme soliste dès la première année, puis en 1751 et 1757. On blâma le choix de sa musique mais l'on rendit justice à son talent de violoniste.

Fétis en fait une mention très sommaire dans son T. 8 :

TARADE (....), bon violoniste, né dans un village près de Château-Thierry, entra à l'orchestre de l'Opéra en 1749, et y resta jusqu'en 1776. A cette époque, il prit sa retraite et alla vivre en province. On ignore l'époque de sa mort ; mais on sait qu'il vivait encore en 1788. Il a composé un opéra-comique intitulé : la Réconciliation villageoise [NDLR : texte de Poinsinet] qui fut représenté, le 15 juillet 1765, à la Comédie italienne. Sa musique fut goûtée et l'on demanda l'auteur; mais quand on le vit paraître avec sa partition sous le bras, chacun se mit à rire, et Tarade se retira déconcerté. 

mention un tant soit peu complétée dans son supplément en 1880 :

TARADE (....). Cet artiste, qui fut pensionné par l'Opéra à sa retraite de l'orchestre de ce théâtre, et qui était attaché aussi au Concert spirituel, a publié un Traité du violon, ou Règles de cet instrument (Paris, Mlle Girard, in-fo de 60 pp.). D'autre part, le petit livre publié en 1785 sous le titre de Tablettes des Musiciens, mentionne ainsi ce compositeur : « Tarade, excellent violon, pensionné de l'Académie royale, a fait plusieurs sonates, un Traité de violon et une Méthode de principes pour la clarinette. » Tarade était aussi éditeur, et sa femme graveuse de musique ; celle-ci prenait même le titre de « graveuse de musique de la reine, » ainsi qu'on peut le voir sur certaines publications musicales de la seconde moitié du dix-huitième siècle. 

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