Hommage à la Princesse Caroline 

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On trouve cette chanson aux pp. 17-19 du document intitulé Fête des victoires, célébrée à la Respectable Loge de Caroline, le 18e Jour du 1er Mois de l'an de la Vraie Lumière 5806, sous le titre Bouquet en l'honneur de S. A. S. la Princesse CAROLINE par Caignart de Mailly.

Cet Hommage à la personne dont la Loge (précédemment Loge de la Colombe) porte à présent le nom figure sera recopié sous un autre titre (images et texte ci-dessous) aux pages 67 à 69 du Tome V (daté de 1808) des Annales maçonniques de Caillot.

Caroline maçonne

Dans son article Le patrimoine funéraire, paru dans le n° hors-série (septembre 2010) d'Humanisme intitulé Culture et patrimoine maçonniques, Olivier Estiez écrit :

Bonaparte (Marie-Annonciade dite Caroline), reine de Naples et des Deux-Siciles (Ajaccio 1782 - Florence 1839) : troisième soeur de Napoléon Ier, elle épouse en 1800 Murat, sur lequel elle exerce une forte influence. Reine de Naples en 1808, elle prend le titre de comtesse de Lipona (ndlr : anagramme de Napoli) à la mort de son mari. Initiée en 1805 par la loge féminine La Colombe, elle devient jusqu'en 1815 Grande Maîtresse des Loges d'adoption du Royaume de Naples et des Deux-Siciles.

C'est une des deux chansons (celle-ci et une autre, antérieure) présentées dans cette Loge par lesquelles Caignart de Mailly fait aux grands de ce monde une cour assidue.
HOMMAGE

A S. A. S. la Princesse CAROLINE, dont la Loge de la Colombe a pris le nom.

Sous les auspices de son auguste époux, S. A. S. le grand duc de Berg, grand Amiral de France, Vénérable de la Loge de Caroline (*).

 

AIR : Bouton de Rose.

 

 

POUR CAROLINE 
J'ai dérobé d'Anacréon 
La touche légère, badine : 
Tout l'Orient sourit au nom 
De Caroline.

 

 

 

(*) Il a été fait pour ce cantique un air noté avec accompagnement de forte-piano, par M. Karr, professeur de musique. Il se vend chez M. le Duc, marchand de musique, rue de Richelieu. 

Dans Caroline
De la Colombe (1) est la douceur : 
Nous retrouvons notre origine, 
Modèle parfait du bonheur, 
Dans Caroline.

 

De Caroline
Le destin montre que toujours 
L'heureux sceptre de la marine (2) 
Est pour la mère des amours, 
Pour
Caroline.

 

Vers Caroline
Si Jupiter tourne les yeux, 
Ravi de sa beauté divine, 
Il jette un souris gracieux 
Vers
Caroline.

 

Pour Caroline
En vain par fois l'honneur guerrier 
Dans le cœur de Mars se mutine ; 
Le myrte a vaincu le laurier 
Par
Caroline.

 

(1) La COLOMBE était l'emblème de la Loge, qu'elle ne pouvait mieux échanger qu'en celui de CAROLINE.

(2) Le PRINCE MURAT est grand amiral de France.

De Caroline
On reconnaît aux soins discrets 
Que, par l'être qui tout combine,
La bienfaisance prend les traits 
De Caroline.

 

Si Caroline
De notre grand roi Salomon
Eût été l'auguste voisine, 
L'ordre entier porterait le nom 
De Caroline.

 

A Caroline
Chacun de nous doit un bouquet : 
J'ai pris la rose sans épine, 
Cette fleur est le vrai portrait 
De Caroline.

 

Pour Caroline
Glaive en mains, braves Francs-Maçons !.. 
Que l'écho de la Palestine 
Résonne au bruit de nos canons 
Pour Caroline.

 

Caignart de Mailly,

Député au Grand Orient

Voir ici sur l'air Bouton de Rose (qui est mentionné dans les deux éditions).

Le M. Karr mentionné comme compositeur de l'air alternatif (qui n'est aucunement mentionné à l'édition originale, ce qui indique qu'il a été composé a posteriori) est sans doute Henry Karr (1784-1842). Son intervention ici - d'autant qu'il est désigné comme Monsieur plutôt que comme Frère - ne garantit aucunement son appartenance maçonnique, surtout si l'on sait qu'il s'était fait une spécialité de composer sur commande, comme il ressort de la notice lui consacrée par Fétis (Tome 4, p. 479) :

KARR (Henri), fils d'un violoniste allemand, connu par deux concertos de violon publiés à Paris, vers la fin du siècle précédent, est né à Deux-Ponts, en 1784. A l'âge de trois ans, il fut transporté à Paris avec sa famille. Après avoir appris les principes de la musique sous la direction de son père, il reçut des leçons de piano de L'Étendart, élève de Balbâtre et bon professeur. Devenu orphelin fort jeune, il dut pourvoir à son existence et tomba dans la misère. Recommandé par son maître aux célèbres facteurs d'instruments Érard, il fut tiré par eux de cette triste situation, et attaché en 1808 à leurs magasins pour faire entendre les pianos, avec un traitement de deux mille francs. Ce fut aussi dans le magasin de musique de cette maison que parurent ses premières compositions. Plus tard, lorsque son nom commença à être connu par ses fantaisies et variations sur des thèmes d'opéras nouveaux, il abandonna cette situation pour se livrer à l'enseignement ; mais bientôt il négligea aussi cette partie de sa profession, pour se mettre en quelque sorte aux gages des marchands de musique qui lui faisaient faire des morceaux de piano sur de certaines dimensions données, à peu près comme on fait pour un habit. Pendant quelques années, le nom de Karr fut en vogue pour ce genre de musique légère qui naît et meurt en peu de temps ; mais cet artiste finit par mettre tant de négligence dans son travail, et par multiplier ses productions à un tel excès, que les amateurs n'en voulurent plus. Dans les derniers temps, il était réduit à aller de porte en porte offrir aux marchands les manuscrits de ses arrangements pour vingt-cinq ou trente francs, ou moins encore. Cet artiste est le père de M. Alphonse Karr, littérateur de l'époque actuelle, qui jouit d'une grande popularité. 

Nous n'avons pas trouvé trace de cette partition.

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