Les Annales Maçonniques de Caillot

 

Imprimeur-libraire à Paris et membre de la Loge Ecossaise de Jérusalem, Caillot, après avoir édité le Code récréatif de Grenier, se lance lui-même (avec la collaboration de Caignart de Mailly) dans la confection des Annales maçonniques dédiées à Son Altesse Sérénissime le Prince Cambacérès, Archi-Chancelier de l'Empire et Grand Maître de l'Ordre Maçonnique en France.

Il veut en faire une véritable gazette trimestrielle de l'actualité maçonnique française et même étrangère, et y publie des discours, Tracés et Morceaux d’Architecture, qui sont parfois de véritables livres, comme les extraits (aux Tomes I et II) de l'Essai sur les Initiations anciennes et modernes signé du Frère A. B. ou le Mémoire sur la Maçonnerie du Frère Boileau - lequel est d'ailleurs, comme il le mentionne lui-même (à la note 21, p. 84), le A. B. précité (ce mémoire, qui occupe 172 des 250 pages du Tome III, est un ramassis de fables sur les religions et initiations antiques et sur l'origine de la maçonnerie, mais il se termine par une vigoureuse attaque contre l'écossisme).

On y trouve aussi de nombreux chansons et cantiques.

Il y en aura, de 1807 à 1810, huit tomes. 

Le prospectus de lancement - dont nous avons reproduit un extrait figurant à la fin du Tome I - disait : Il paraîtra quatre volumes de ces Annales par an, composés chacun de 252 pages, ... qui seront distribués aux souscripteurs les 1er avril, juillet, octobre et janvier.

Mais ce rythme s'avéra difficile à tenir, et l'entreprise s'essoufla rapidement. Dans un avis aux souscripteurs publié à la fin du Tome VIII, Caillot, tout en annonçant que je recevrai toujours avec la plus vive reconnaissance les matériaux qui me seront adressés, laisse poindre un certain découragement en expliquant que Le retard apporté dans la publication des derniers volumes, et dont se sont plaints quelques-uns des souscripteurs, provient du peu d'empressement que nos frères ont mis à acquérir cet ouvrage. Pressentant sans doute la fin prochaine de son entreprise - ou est-ce pour arriver plus facilement aux 252 pages annoncées ? -, il y publie d'ailleurs une Table des 8 premiers Tomes.

Caignart de Mailly

Thomas-Joseph-Charles Caignart de Mailly (1761-1823), après avoir fait une carrière de journaliste pendant la Révolution sous le nom de Caignart et publié sous le Directoire une Liste officielle des individus prévenus et arrêtés pour la conspiration tendante à renverser le gouvernement actuel, à rétablir Louis XVIII sur le trône, et à égorger tous ceux qui ont pris quelque part à la révolution, avec leurs noms, qualités, âges, ..., reprit ensuite sa carrière d'avocat.

Caignart de Mailly est selon Fesch le rédacteur réel des Annales maçonniques, Caillot n'étant que l'éditeur.

Sa Loge était la Constance Couronnée (sans doute fondée en 1806, et qui ne semble pas avoir eu une vie longue), dont il fut Vénérable. Mais il signe aussi comme Orateur de Sainte-Caroline sa pièce La Loge des Champs Elysées, ou la régénération de la Maçonnerie ainsi que deux cantiques lors de la Fête des victoires de cette Loge en 1806.

Il est l'auteur du texte de plusieurs chansons figurant à différents recueils. Certaines figurent à ce site : 1, 2, 3, 4.

Il est aussi celui du Coup d'oeil sur les anciennes initiations qui ouvre le T. 1 (pp. 11-22) des Annales.

Il a également collaboré à la Lyre maçonnique pour 1810 et 1812.

En 1809, la question proposée pour le prix de Littérature Philanthropique et Maçonnique de la Loge calaisienne des Amis Réunis portait sur la possibilité de l’union et du rapprochement des maçons professant les divers rites maçonniques, en prouvant qu'ils émanent d’une même source, et qu'ils tendent au même but, et c'est le discours de Caignart de Mailly qui l'emporta (et qui fut évidemment publié au T. 7 des Annales). Il commence ainsi :

Un cri universel a retenti au cœur des Maçons. Jusques à quand notre ordre illustre ne sera-t-il qu’un composé d’élémens en discorde ? 

Nous ignorons quel lien de parenté il pourrait avoir avec la pianiste virtuose Astrée Caignart de Mailly, qui est mentionnée à une page du site Patrimoines musicaux.

Caillot 

Caillot, l'auteur titulaire et l'éditeur, est aussi l'auteur d'un Thuileur écossais paru à Paris en 1819 et dont il republiera en 1828 (ci-contre) une version portative et anonyme (l'adresse mentionnée, rue Saint-André-des-Arts 57, est bien celle de Caillot à cette époque, comme on peut le voir ici).

En 1830, le même Caillot publiera, sur le même principe que celui des Lyres maçonniques de Jacquelin, une Lyre des francs-maçons.

A l'une des chansons du Tome VIII (p. 187), Caillot est mentionné comme Vénérable de la Loge de Jérusalem. Dans le Tome V, il y était encore, en 1808, 1er Surveillant. Mais en 1807 il était 2d Surveillant de Ste Thérèse des Amis de la Constance où il a composé un Bouquet au Vénérable.

Nous avons sélectionné quelques pièces dans les divers volumes des Annales :

Tome Page Titre
I 9 Hommage à Cambacérés (Acrin)
I 111 Hommage à Cambacérés (Balzac)
I 114 Hommage à Cambacérés (Piis)
I 121 Cantique attribué au Frère Condorcet
I 133 Bouquet offert aux Sœurs composant la Loge d'adoption de Ste.-Joséphine
I 143 Hommage à Cambacérés (Dupaty)
I 145 éloge de la maçonnerie 
I 159 Santé de l'Empereur 
I 161 Couplets sur l'affiliation de la loge de l'Age-d'Or à celle d'Anacréon
I 169 Cantique sur l'Espérance
I 174 Cantique Après avoir vu la lumière
I 192 Couplets sur la restauration de la Loge des Neuf Soeurs
II 63 La Loge des Champs Elisées ou la régénération de la Maçonnerie en France
II 74

Stances sur la reprise des Travaux des Neuf Soeurs

II 90 La Loge d'Anacréon
II 125 Allégorie maçonnique sur l'union des Loges de Mars et Thémis et de l'Espérance
II 128 Les Pas-perdus (Armand-Gouffé)
II 153 Chant élégiaque dédié aux Mânes du Frère Louvain de Pescheloche
II 174 Couplet sur l'écossisme
II 206 Fête du Réveil de la Nature à Milan 
II 220 Le Sage en Gaité ou Aristenète pacificateur
II 242 Bouquet adressé au Vénérable Harger par le Frère Caillot
II 245 Cantique d'Acrin
III 204

Le modèle du maçon (i. e. Lacépède)

III 210 L'amitié fraternelle
III 229 Le vrai bonheur chez les maçons
III 231 Couplet chanté au Banquet d'installation de la Loge des Arts et de l'Amitié
III 233 L'amitié maçonnique
III 240 Chant lyrique sur l'anniversaire de l'union de deux Loges hollandaises
IV 101 Couplets chantés au banquet d'installation de la Loge des Arts et de l’Amitié, le 8 juillet 1806.
IV 128 Santé pour les armées françaises
IV 214 Cantique à Apollon
IV 247

Cantique sur quelques emblèmes 

V 67 Hommage à la Princesse Caroline
V 122

Cantate pour la Loge des Neuf Soeurs

V 132 Couplets pour une Fête d'Adoption à l'Age d'Or
V 172 Santé du Vénérable
V 174 le Temple maçonnique 
V 181 Le bonheur du maçon
V 197 Cérémonies funèbres pour Montaleau
VI 95 L'amitié fraternelle, romance maçonnique de Delorme 
VI 100 De Titon a-t-on vu l'amante, cantique de Boubée
VI 104 Couplets pour le Banquet de Rose-Croix
VI 167 Au Frère Valence
VI 178 Ode par le Frère Crouzet
VI 220 Honneurs funèbres pour Rambert-Dumarest
VI 224 Cantique d'Apprenti
VI 226 Cantique pour le grand Saint-Napoléon
VI

231

Santés maçonniques 
VI 234

Couplets de la Félicité Bienfaisante aux Vrais Amis de l'Union

VI 242 La Saint-Jean d'Hiver 5808 au GOdF
VI 244 Stance en l'honneur d'Askeri-Khan
VII 72 Cantique pour La Roche
VII 104 Couplets pour Askeri-Khan
VII 106 Cantate pour Askeri-Khan
VII 109 Couplets chantés au banquet de la Respectable Loge des Arts-Réunis
VII 120 Complainte d'un Chevalier Rose-Croix
VII 142 Hymne funèbre pour le Frère Lansel
VII 172
187
216
Le poème de Brad Vénus maçonne contient :
Profession de foi maçonnique faite par Vénus
le baiser fraternel
VII 229 Couplets pour la Loge Ecossaise de Jérusalem
VII 231 Grand Orient de France - Fête de Saint-Jean d'hiver 1809
VII 241 COUPLETS A l’occasion de l'Affiliation des Élèves de la Nature à la Clémente Amitié
VII 243 COUPLET IMPROMPTU sur l’Affiliation des Loges de la Clémente Amitié et des Elèves de la Nature
VIII 108 Le fin mot de la maçonnerie découvert, ronde
VIII 127 Le feu maçonnique
VIII 133 Les Mystères
VIII  139
154
162
181
Le poème de Brad Les Grâces maçonnes contient :
Eloge de la maçonnerie
Puissance du nombre trois
Le Chant des Frères
VIII 187 Santés d'obligation
VIII 190 Le parfait Maçon

Tous les volumes des Annales sont maintenant disponibles sur le web :

Signalons aussi que les 8 volumes ont fait l'objet d'une réédition en fac-simile.

Retour au sommaire du XIXe :

Retour au sommaire du Chansonnier :