Le grand Saint-Napoléon
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Aux pages 226 à 228 du Tome VI des Annales maçonniques de Caillot, figure ce Cantique, témoignage supplémentaire de la flagornerie servile envers Napoléon Ier de la maçonnerie d'Empire en général et du frère Auguste Mame en particulier.
L'auteur de ce cantique chanté à Saumur, Auguste Mame (député en 1809 et secrétaire adjoint en 1805 de la Loge angevine du Tendre-Accueil) est aussi celui d'un cantique sur le sacre de Napoléon, d'un Cantique d'Apprenti paru dans la Lyre maçonnique de 1810 et de 3 pièces (pp. 63, 87, 97) publiées dans la Lyre maçonnique de 1811, toutes chansons présentées à Angers, qui était, comme on le voit ci-dessous, la ville de sa Loge. Il s'agit de Philippe-Auguste Mame (1778-1824), père du député Ernest et oncle de l'imprimeur Alfred, qui dirigea la maison d’édition à Angers de 1802 à 1818. On peut voir ici (dans les manuscrits de la bibliothèque d'Angers) qu'il est l'auteur de poésies, dont une Elégie de franc-maçon en 1808. Il manifeste dans ses chansons un haut degré de napoléonolâtrie, tout comme sa loge elle-même, qui le 24 mars 1805, inaugura solennellement, dans un enthousiasme universel, un buste de Napoléon, cérémonie après laquelle Mame chanta son cantique d'un Apprentif (celui-là même qui est mentionné ci-dessus comme Cantique d'Apprenti). Pierre Chevallier, qui cite (à cette page) quelques vers du présent cantique dans le Tome II de son Histoire de la Franc-maçonnerie française (Fayard, 1974), précise que la famille des Mame, éditeurs catholiques bien connus depuis le milieu du XIXe, était alors toute maçonne et servait avec autant de zèle l'Eglise que la Maçonnerie et le pouvoir établi. |
Selon Le Bihan, dans son ouvrage Loges et Chapitres de la Grande Loge et du Grand Orient de France (2e moitié du XVIIIe siècle), Saint-Louis de la Gloire avait été reconstituée par le Grand Orient le 12 mars 1781 tout en prenant rang au 12 avril 1745, époque des constitutions accordées par la Grande Loge.
(image empruntée à une page d'un riche site sur l'histoire de Saumur)
C'est sans la moindre vergogne que, après la période révolutionnaire (qui avait entraîné sa mise en sommeil en janvier 1793) et après avoir repris en 1797 ses travaux sous le nom de la Persévérance - on peut certes comprendre que l'ancien nom n'était plus de saison -, elle a choisi de rappeler son ancien titre distinctif en y substituant, le 16 décembre 1807, Saint-Louis par le grotesque Saint-Napoléon (plus d'une loge s'affubla également de ce nom) ; il est à noter que Jacquelin était en 1814 député de cette Loge.
Mauvais choix, qui ne la mit pas à l'abri des vicissitudes politiques puisque dès le 7 juin 1814 (un mois à peine après l'abdication), elle s'empresserait d'opter pour le retour à son premier titre de Saint-Louis de la Gloire.
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Mais l'Espagnol anglomane |
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Le
recueil indique pour air : Petite table réveille (de Fanchon). Voir ici
sur cet air.