Les Mystères

 

Hormis de vagues références à des éléments de la mythologie de certains hauts grades, on ne perçoit guère le caractère maçonnique de ces Strophes très guerrières, qui figurent pourtant aux pages 133 et 134 du Tome VIII des Annales maçonniques de Caillot.

Elles ne nous ont en fait intéressé que dans la mesure où elles constituent un des éléments permettant d'établir l'appartenance maçonnique du compositeur Parenti, appartenance que nous croyons avoir été le premier à mentionner.

LES MYSTÈRES.

STROPHES

chantées à la Loge des Chevaliers de la Croix.

 

Musique du Frère Parenti

 

Des antiques mystères 
Les lugubres horreurs, 
Impriment dans les cœurs 
Leurs craintes salutaires. 
Typhon, luttant contre Osiris
Dans la stupeur plonge Memphis : 
Que sous ce voile auguste, 
D'âge en âge honoré, 
L'injuste soit du juste 
A jamais séparé.

 

Sous le ciel homérique,
D'illustres criminels
Embrassent les autels
Que Némésis indique ;
Par Hécate ils sont expiés,
Par Eleusine initiés.

 

La sainte Palestine 
Voit Jean, dans ses déserts, 
Montrer à l'univers 
La clémence divine. 
Sur les erreurs du genre humain, 
Il épanche l'eau du Jourdain.

 

Sur cette même terre,
Du glaive de la foi,
Forts et fiers à la fois,
Nos preux portent la guerre ;
S'ils tombent c'est en publiant
La sagesse de l'Orient.

 

Sacrés dépositaires 
De leurs antiques droits, 
Chevaliers de la Croix, 
Soutenons-les, mes Frères,
Que de leur signe éblouissant, 
L'erreur s'éloigne en frémissant ;
Et par le signe auguste 
D'âge en âge adoré, 
L'injuste soit du juste 
A jamais séparé. 

                      Le Blond

Les tendances ésotérico-templières de ce texte s'expliquent par celles de la Loge à laquelle il était destiné, celle des Chevaliers de la Croix. (on trouve sur ce site une autre cantique créé pour cette Loge).

L'auteur du texte, Le Blond, est sans nul doute le Leblond décrit comme suit (p. 169) par Bésuchet au T. 2 de son Précis historique de l'ordre de la franc-maçonnerie :

LEBLOND (l'abbé Gaspard-Michel), bibliothécaire du collège Mazarin, membre du corps législatif et de l'Institut, était aussi versé dans la science des mystères du paganisme que dans ceux de la religion catholique, dont il fut un des plus honorables ministres. Zélé pour la franc-maçonnerie, il a fait partie de la loge des Chevaliers de la Croix, dans le sein de laquelle il a concouru à organiser l'ordre du Temple. Les archives de ces deux sociétés possèdent des réglements, des cahiers de grades et autres travaux de ce genre, rédigés et écrits par lui. Il a publié plusieurs écrits sur les antiquités ; mais, dans un accès de délire causé par une maladie grave, il a livré aux flammes une foule de manuscrits précieux, et entre autres de laborieuses recherches sur les mystères chez les différents peuples. L'abbé Leblond, né à Caen le 24 novembre 1738, mourut le 17 juin 1809, dans la ville de l'Aigle, où, dit-on, il s'était retiré.

Le même cantique est également donné (pp. 67-8) par la Lyre maçonnique de 1812, qui mentionne Air nouveau du Frère PARENTI. Forts et fiers à la fois y est remplacé par Forts, fiers, exempts d'effroi.

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