Santé pour les armées françaises

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On sait que, en gage d'un étroit contrôle de l'activité des Loges par le pouvoir, Cambacérès a trusté toutes les plus hautes fonctions de toutes les organisations maçonniques de France sous l'Empire.

Le Tome IV des Annales maçonniques publie (pp. 112-129), sans mention de date, un

extrait du Livre des délibérations du Très Respectable Chapitre du Grand et Sublime Ordre de H-D-M [ndlr : Heredom] de Kilwinning, Orient de Paris, sous le titre distinctif du Vrai Zèle, le jour de l'installation du Très Illustre et Sérénissime Frère le prince Cambacérès en qualité de T-R-S-T-A [ndlr : Thersata] d'honneur de ce Chapitre.

qui narre la remise à celui-ci du diplôme correspondant.

La reproduction des discours des Frères Lahausse et Picolet y est suivie notamment du texte de ce cantique, qui est un exemple supplémentaire de la dévotion napoléonienne obligatoirement manifestée dans les Loges.

Comme il est fréquent, le titre distinctif de la Loge concernée, le Vrai Zèle, est intégré dans le texte du cantique.


    

Cantique

 chanté lors de la santé portée pour les armées françaises.

En vain les plus épais nuages
S'amoncelaient sur nos parvis,
Devant la lumière des sages, 
Ils se sont tous évanouis.
Un rayon de gloire immortelle 
Sur nous du trône est descendu, 
Vous voyez bien que le vrai zèle 
Pour des Héros n'est pas perdu.

L'ordre qui règne dans ce temple 
Est à jamais consolidé. 
Par tes vertus, par ton exemple , 
Sagesse, tu l'aurais fondé. 
Des lois, le sacré sanctuaire, 
Devait te conduire en ces lieux. 
Les princes chéris de la terre,
Ont droit d'interroger les cieux.

Aux clairons de la renommée, 
Amis, unissons nos concerts. 
Napoléon et son armée
Fixent les yeux de l'univers. 
Portons un toast à leur gloire, 
Portons-en mille à leur bonheur ; 
Pour mieux jouir de la victoire, 
Puissent-ils lire dans nos cœurs.

Il n'y a pas de mention d'air.

On retrouve ce cantique, sous le titre Cantique chanté lors de la Santé portée pour les armées françaises, aux pages 203-4 du Nouveau Code Récréatif des Francs-Maçons, sans signature et toujours sans mention d'air.

Dans son remarquable ouvrage La Fraternité en choeur, Sylvain Chimello mentionne qu'une version un peu différente du 3e couplet figure (avec la mention d'air la pipe de tabac, dont la métrique correspond) à la p. 41 du recueil de cantiques maçonniques dédiés à la Respectable loge des Amis réunis à l'Orient du 9e Régiment d'Infanterie légère à l'Orient de Longwy (1810) sous le titre Cantique pour la première Santé ; ce changement de titre (et d'utilisation) explique sans doute la transformation du texte en :

Aux clairons de la Renommée, 
Mes Frères, unissons nos concerts. 
Napoléon a, cette année,
Fixé les yeux de l'univers. 
Portons un toast à sa gloire, 
Portons-en mille à son bonheur ; 
Pour mieux jouir de la victoire, 
Puisse-t-il lire dans nos cœurs.

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