Stances 

sur la reprise des Travaux des Neuf Soeurs

Aux pages 74 à 76 du Tome II, daté de 1807, (ce tome est accessible sur Google-Books, derrière le Tome I) des Annales maçonniques de Caillot, figurent ces Stances dont l'auteur est Moulon de la Chesnaye.

La résurrection, en 1806, de la célèbre Loge des Neuf Soeurs a décidément dû être considérée comme un événement marquant dans le landerneau maçonnique, puisque nous n'avons pas trouvé moins de trois textes sur ce thème (cliquez pour voir le premier et le second des deux autres).

Aucune indication musicale n'étant mentionnée, il n'est d'ailleurs pas certain que ce texte ait été destiné à être chanté. Nous le publions cependant sur ce site, puisqu'il complète un ensemble de textes relatifs au même événement.


     
      
STANCES

 

sur la reprise des Travaux de la Respectable Loge des Neuf-Soeurs, à l'Orient de Paris,

 

Le 25e jour du 12e mois de l'an de la Vraie Lumière 5805.

 

Tel que l'oiseau chéri du mage,
Fidèle adorateur d’Isis,
Du grand Brama, vivante image,
Le Phénix, aux champs de Memphis,
Sur un bûcher aromatique,
Consumant sa dépouille antique
Aux feux ardents d’un soleil pur,
Vainqueur de la flamme et de l'âge,
Renaissait orné d'un plumage
Brillant d'or, de pourpre et d'azur.

 

Tel est ce temple impénétrable
Aux yeux des profanes mortels ;
Plus magnifique et plus durable,
Il nous invite à ses autels.
Craignant la main de l’ignorance,
Qui, long-temps, pesa sur la France,
Lui-même il s'était démoli ;
Mais de la loi brilla le glaive,
Et triomphant il se relève
De sa ruine et de l'oubli.

 

Qu'à nos banquets, pour loi première
Président les trois fois trois sœurs !
Filles du dieu de la lumière,
Elles ont éclairé nos cœurs :
L’âpre habitant du froid Rhodope 
Aux chants du fils de Calliope,
Sentit s'amollir ses esprits ;
Et l’Erse devint moins sauvage,
Quand Ossian, sur son rivage,
Des vers fit connaître le prix.

 

Qu'avec plaisir mon œil contemple
Ces compagnons chers et nouveaux,
Qui de concert vont de ce temple
Célébrer les anciens travaux !
Loin d'ici ces vaines idoles,
Ces rangs, ces biens, enfants frivoles
De la Fortune et de Plutus !
Partout, en ce séjour auguste,
Dans le savant je vois un juste,
Qui joint les talents aux vertus.

 

                         Moulon de la Chesnaye.

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