CANTATE POUR LA LOGE DES NEUF SOEURS
Nous avons trouvé le texte de cette cantate (ici attribuée à Evariste Parny) à la page 529 du Tome 2 de l'ouvrage de Prosper Poitevin, Petits poètes français depuis Malherbe jusqu'à nos jours (Paris, Firmin Didot, 1841), qui consacre une centaine de pages à cet auteur.
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Cantate pour la Loge des Neuf Soeurs
Loin de nous dormaient les tempêtes
; Qu'oses-tu, profane
ignorance ? Mais sur la démence et l'ivresse Vous ne gronderez plus, tempêtes
passagères. Amants des arts et de la lyre
Ici se plaisent confondus, Amants des arts et de la
lyre |
Le texte donne à penser que cette Cantate fut composée après la reconstitution (en 1806) des Neuf Soeurs, dont les activités avaient - comme celles de la plupart des Loges - été arrêtées à la Révolution.
Le même texte se trouve (pp. 122-3) dans le Tome V des Annales maçonniques, tome accessible sur Google-Books, où il est accompagné de la mention paroles du Frère de P. (de Parny ? de Piis ?), musique du Frère Rose, l'un et l'autre membres de la Loge des Neuf-Soeurs, et où il suit une série de documents (le Tracé et les odes lauréates) relatifs à la Solennité de la Loge des Neuf-Soeurs, pour la distribution des palmes aux auteurs dont les odes ont obtenu les suffrages, présidée par le Souverain Grand Maître le Prince Cambacérès.
Il s'agit donc de la Cantate mentionnée par Amiable comme ayant été chantée dans ce cadre le 20 (en fait, il s'agit du 2) janvier 1808, sur une musique de Roze.
Nous n'avons malheureusement pas trouvé trace de la partition.
Deux autres pages de ce site portent sur le sujet de la restauration des Neuf Soeurs après la Révolution : des Couplets de Servières et des Stances de Moulon de la Chesnaye.
Deux Parny ont été recensés par Le Bihan (dans son ouvrage Francs-maçons parisiens du Grand Orient de France) comme membres des Neuf Soeurs :
Le second, qui est le frère aîné du premier, fut en 1776 un des 9 fondateurs de la Loge. |
Dans son ouvrage Une loge maçonnique d'avant 1789, la loge des Neuf Soeurs, Louis Amiable le décrit comme suit: Evariste-Désiré Deforges, chevalier puis vicomte de Parny, est encore un des « poètes agréables » mentionnés à la page 8 du mémoire de La Dixmerie. Il avait déjà publié, en 1777, un Voyage en Bourgogne, en prose et en vers, et une Épître aux insurgents de Boston, spirituelle et philosophique boutade; puis, en 1778, un recueil de Poésies érotiques, qu'il corrigea ensuite en l'augmentant d'un quatrième livre, et qui lui valut le surnom de « Tibulle français. » Il était entré fort jeune au service militaire. En 1785, il accompagna à Pondichéry, en qualité d'aide-de-camp, M. de Souillac, gouverneur général des possessions françaises dans les Indes. Rentré en France en 1786, il déposa son épée de capitaine pour se livrer entièrement à la poésie. Il fit dès lors paraître de nouveaux recueils intitulés les Tableaux, la Journée champêtre, les Fleurs, et une foule de poésies fugitives. Ayant perdu sa fortune au commencement de la Révolution, il occupa successivement plusieurs emplois administratifs. Vers la fin du Directoire, en 1799, il fit paraître son principal ouvrage la Guerre des dieux, poème en dix chants, qui, au dire de Besuchet, a rendu son nom universel. Après la réorganisation de l'Institut, en 1803, il fut admis dans la troisième classe qui devint ensuite la nouvelle Académie française : à sa réception présida un autre adepte des Neuf Sœurs, Garat. En 1808 il publia son dernier poème, les Rose-Croix, dans lequel, en dépit du titre, on aurait tort de voir une œuvre maçonnique, car il est tout simplement héroïque et galant. En 1815, son successeur à l'Académie reçut, par ordre supérieur, défense de faire l'éloge de l'auteur de la Guerre des dieux; et, sous Charles X, ce poème, un peu trop libre, fut condamné rétrospectivement par arrêt du 27 février 1827. On lira avec intérêt l'article de Jacques Lemaire, Parny et la Franc-maçonnerie, aux pp. 43-57 du Volume II des Etudes sur le XVIIIe siècle (Editions de l'Université de Bruxelles, 1975), édité par Roland Mortier et Hervé Hasquin, et consultable via la Digithèque de l'ULB. Béranger a composé, sur une musique de B. Wilhem, une romance en hommage à Parny : PARNY Je disais au fils d'Épicure : Je disais aux grâces émues : Je disais aux dieux du bel âge : Je disais aux muses plaintives : Il n’est plus ! Ah ! Puisse l’envie * Allusion à la mort de Lebrun, de Delille, de Bernardin de Saint-Pierre ,de Grétry , etc. ** Autre allusion aux insultes faites à la mémoire de l'auteur de la Guerre des Dieux. |