Profession de foi maçonnique

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Curieusement attribuée à Vénus - personnage mythologique extrêmement présent dans le chansonnier maçonnique de l'époque - cette profession de foi maçonnique semble hésiter entre la religion chrétienne, le déisme du XVIIIe et un franc paganisme gréco-romain, mêlé de croyance en la métempsycose.

Elle est extraite (pp. 94-5) de l'édition 1812 de la Lyre maçonnique.

Mais, avant d'être transformée en chanson, elle figurait déjà aux pp. 22 à 24 du poème scénique Vénus maçonne de Brad (et aux pp. 187-9 de son édition dans les Annales maçonniques)

La chanson reprend les réponses de Vénus aux deux premières des 3 questions préalables à son initiation qui lui sont posées par le Vénérable, successivement :

 

PROFESSION DE FOI MAÇONNIQUE

 

FAITE PAR VÉNUS.

 

air: Femmes, voulez-vous éprouver.

 

Je crois au dieu que l'univers
Reconnait pour son Architecte,
Dont la main au plus haut des airs 
Soutient cette voûte céleste ; 
Au dieu de qui la majesté 
Annonce le roi de la terre, 
Tandis que sa noble bonté 
Le montre aux humains comme un père.

Ce Dieu que dans mon cœur j'admets, 
Tout me parle de sa puissance ; 
Le soleil me dit ses bienfaits ; 
L'amour m'annonce sa présence ;
Son trône est au-dessus des dieux ; 
Il est sur des lèvres mi-closes, 
Et son nom se lit dans les cieux 
Comme sur la feuille des roses.

Je crois à l'immortalité ;
Je chéris son aimable empire ; 
Cet instinct de l'humanité 
C'est le ciel même qui l'inspire : 
Sur un dogme aussi précieux 
L'ordre de l'univers repose, 
Et pour le maintenir les dieux 
Ont créé la métempsycose.

Quand j'aperçois dans le printemps 
Les caressantes tourterelles, 
Je vois dans leurs baisers constans 
Les âmes des amans fidèles ; 
Et ce système ingénieux 
Dont la nature est embellie 
Offre autant d'âmes à mes yeux 
Qu'il est de fleurs dans la prairie.

 

Par le Frère Louis BRAD, Membre de la Loge des Coeurs constans, à l'Orient de Grenoble.

Voir l'air.

Chose symptomatique, on retrouve en 1836 dans L'Univers maçonnique (colonne 709) le seul premier couplet, sous le même titre ... mais amputé de son sous-titre faite par Vénus.

En 1884, le journal The Freemason citait ce couplet comme exemple de la saine mentalité qui, fifty years ago, caractérisait encore la maçonnerie française avant que, abandonnant tous reverential acknowledgements of the Great Creator of the world and man, elle adopte a sort of barbarian atheism qui soit a position of such an absurd and unreasonable nature.

 

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