ALLÉGORIE MAÇONNIQUE

sur l'union des Loges de Mars et Thémis et de l'Espérance

 Cliquez ici pour entendre un fichier mp3 de l'air Pégase est un cheval qui porte

Cliquez ici pour entendre l'air Fidèle époux, franc militaire, séquencé par B. A.

Comme la pièce de la p. 100 du même recueil, cette Allégorie (aux pp. 111-3) est une des deux variations mythologiques de Servières qui figurent à la Lyre maçonnique pour 1810 et qui sont toutes deux consacrées à l'union (sur laquelle nous n'avons pas trouvé de détail, mais dont on peut voir ici qu'elle se préparait déjà vers 1806) des Loges parisiennes de l'Espérance (qui est mentionnée dans plusieurs autres pages de ce site, et notamment dans des Couplets de Réception du même Servières) et de Mars et Thémis.

A l'époque, les fantaisies mythologiques sont très fréquentes dans le chansonnier maçonnique. L'occasion était trop belle d'exploiter cette veine, quand il s'agissait d'évoquer une Loge dont le nom avait lui-même des sources mythologiques, et Servières n'allait pas s'en priver.

On notera, au dernier couplet, la logique très bonapartiste qui amène à évoquer le dieu de la guerre comme un fauteur de paix ...

Voir ici sur l'air Pégase est un cheval qui porte.

Cette allégorie figure également (pp. 125-7) au Tome 2 des Annales maçonniques de Caillot, mais l'air mentionné est alors Fidèle époux, franc militaire.

 

       
           

ALLÉGORIE MAÇONNIQUE

 

 

 

sur l'union des Loges de Mars et Thémis et de l'Espérance.

 

 

 

Air : Pégase est un cheval gui porte.

 

 

 

Avec la reine de Cythère
Mars un beau jour se querella ;
De sa conduite trop légère,
A la fin ce Dieu se lassa.
De son cœur il bannit la belle,
Et dut se dire, en la quittant,
Femme à son époux infidèle,
Tôt ou tard l'est à son amant.

 

 

 

Pour ne plus offenser personne,
Et d'hymen respecter les droits,
D'une épouse sensible et bonne,
Mars voulut alors faire un choix.
Thémis obtint la préférence
Sur les plus belles déités ;
Ils s'unirent, et la Constance
Fut le garant de leurs traités.

 

  

 

II fallut se mettre en ménage,
Et se choisir un logement;
Thémis voulut, en femme sage,
N'avoir qu'un simple appartement.
Dans la maison de l'Espérance
Un local se trouvait vacant,
Ils le prirent, certains d'avance
Qu'on y vivait modestement.

 

 

 

Logeant ensemble, l'on devine
Que sans peine Mars et Thémis,
Avec leur aimable voisine,
En peu de tems furent amis ;
Thémis n'en conçut pas d'ombrage,
L'Espérance, au gré de ses vœux,
Sans troubler la paix du ménage,
Sut se faire aimer de tous deux.

  

 

 

Cependant, les cris de Bellone
De Mars arment un jour le bras ;
Dans les airs le clairon résonne,
Il l'entend, et vole aux combats.
II cueillit des moissons de gloire
Au milieu des champs ennemis,
Et fut l'amant de la victoire,
Sans être infidèle à Thémis.

 

 

 

Il eut pourtant un enfant d'elle,
Qui fut fait au milieu des camps ;
Thémis l'a pris sous sa tutelle :
Espérons qu'il vivra long-tems.
Du ciel désarmant la colère,
Puisse-t-il ne mourir jamais !
Sans lui, point de bonheur sur terre,
Puisque cet enfant est la Paix.

 

 

 

Faisons retentir ces murailles
De nos hymnes reconnaissans ;
Frères, c'est au dieu des batailles
Qu'il faut adresser notre encens.
Remplis d'une ardeur sans seconde,
Offrons-lui nos cœurs et nos vœux ;
Puisqu'il donne la paix au monde,
Mars est le plus puissant des dieux.

 

 

 

Par le F.'. SERVIERES.

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