CANTIQUE

sur la réunion des Loges de l'Espérance et de Mars et Thémis

Cliquez ici (midi) ou ici (MP3) pour entendre l'air, séquencé par B. A. 

Comme la pièce de la p. 111 du même recueil, ce Cantique (aux pp. 100-2) est une des deux chansons de Servières qui figurent à la Lyre maçonnique pour 1810 et qui sont toutes deux consacrées à l'union (sur laquelle nous n'avons pas trouvé de détail, mais dont on peut voir ici qu'elle se préparait déjà vers 1806) des Loges parisiennes de l'Espérance (qui est mentionnée dans plusieurs autres pages de ce site, et particulièrement dans des Couplets de Réception du même Servières) et de Mars et Thémis.

A l'époque, les fantaisies mythologiques sont très fréquentes dans le chansonnier maçonnique. L'occasion était trop belle d'exploiter cette veine, quand il s'agissait d'évoquer une Loge dont le nom avait lui-même des sources mythologiques, et Servières n'allait pas s'en priver.

Voir sur l'air De sommeiller encor, ma chère.

La chanson se retrouvera dans le Code Récréatif des Francs-Maçons (pp. 267-269), mais avec la référence d'air Fidèle époux, franc militaire.

 

CANTIQUE

 

sur la réunion des Loges de l'Espérance et de Mars et Thémis.

 

Air : De sommeiller encor, ma chère. (de Fanchon.)

 

Partout les repas sont de mode,
Et même au céleste séjour ;
Chaque dieu suit cette méthode,
Et donne le sien à son tour.
L'autre jour l'Amitié, chez elle,
En donna, dit-on, un charmant ;
J'en ai lu le récit fidèle
Dans le Journal du Firmament.

 

 

 

 

Ne faisons point d'extravagances ;
(Avant, se dit-elle tout bas)
Si j'invite mes connaissances,
Ma maison ne suffira pas.
Chez moi, je veux que l'on se plaise ;
Je n'ai qu'un très-petit logis,
Il faut, pour qu'on y soit à l'aise,
N'inviter que mes vrais amis.

  
        

Bacchus, la Gaîté, la Franchise,
Furent des premiers invités ;
La Sagesse dut être admise
Au milieu de ces déités;
La Concorde y fut appelée,
Ainsi que les Jeux et les Ris,
Et pour embellir l'assemblée,
On invita Mars et Thémis.

 

 

 

 

Chacun allait prendre séance,
Quand l'Amitié dit à Thémis :
« Je vous amène l'Espérance,
» Qu'on trouve partout où je suis ;
» Encouragez sa modestie,
» Pour qu'elle siège parmi nous ;
» Elle est votre meilleure amie,
» Daignez la placer près de vous. »

 

 

 

 

L'Espérance fut accueillie
Par les amis qu'elle chérit ;
D'être en si bonne compagnie
En secret elle s'applaudit :
Comus alors fit son office,
Et confondant leurs doux transports,
Espérance, Force et Justice,
Bientôt ne firent qu'un seul corps.

 

 

 

 

De leur traité voici les clauses ;
Mars dit : « Je veux, à l'avenir,
» Vous protéger en toutes choses,
» Vous aimer et vous soutenir.
» — J'accepte l'heureuse assurance
» Que vous voulez bien me donner,
» Et je promets, dit l'Espérance,
» De ne vous point abandonner. »

 

 

 

 

Mes chers amis, cette nouvelle
Est certaine, n'en doutez pas ;
Un Journal du Ciel est fidèle
Plus que les journaux d'ici-bas.
Il faudrait, si c'était un songe,
Invoquer la Divinité,
Pour qu'un aussi charmant mensonge
Fût bientôt une vérité.

 

 

 

Par le F.'. SERVIERES.

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