Bouquet d'Adoption

Ce bouquet figure aux pages 133-4 du Tome I des Annales maçonniques de Caillot.

La Loge d'adoption de Ste.-Joséphine, qui faisait pendant à Saint-Napoléon, est évidemment ainsi nommée en hommage à l'impératrice. Nous connaissons une autre chanson qui lui est dédiée.

Les Loges d'Adoption sont couramment désignées comme Jardins d'Eden.

L'auteur était selon Ligou (qui donne cette chanson sous le n° 60 dans Chansons maçonniques des 18e et 19e siècles) Frédéric Defresnoy, chansonnier, Maître des Cérémonies en 1806 de la Loge de l'Age d'Or. C'est sans doute le Defresnoy qui pour diverses pièces collabora avec Maxime de Redon et aussi avec le compositeur Bianchi, qui était précisément membre de Sainte-Joséphine.

La chanson relève d'un style courant sous l'Empire, celui de la flatterie et d'un marivaudage un peu lourd.

   
BOUQUET

 

Offert aux Sœurs composant la Loge d'adoption de Ste.-Joséphine, dans son Jardin d'Eden.

 

AIR nouveau.

 

Que ce jardin, que ce parterre 
Offre de trésors à nos yeux ! 
Non, jamais l'ile de Cythère 
Ne fut le séjour des heureux. 
Toutes, vous avez l'art de plaire, 
Toutes, savez charmer les coeurs ; 
Et pour chérir le nom de frère... 
Je sens qu'il faut avoir des sœurs.

 

Ne craignez pas la véhémence 
Qu'inspire un instant de bonheur ; 
Sans effaroucher l'innocence 
Nous savons peindre notre ardeur. 
Chez nous l'amour est sans faiblesse, 
Nos cœurs respectent la beauté ; 
Et sur les pas de la Sagesse 
Nous courons à la Volupté.

 

Oui, pour la fille et pour la mère 
Naissent les plus purs sentimens; 
Chacune d'elle nous est chère, 
Chacune a droit à mon encens. 
Quand l'une et l'autre offrent l'image 
De la vertu, de la candeur, 
Dans ce jardin, confondant l'âge, 
J'admire et le fruit et la fleur.

 

                           Defresnoy.

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