La Catholique

Comme la chanson Résistance ! qui lui est sans aucun doute contemporaine, cette chanson, intitulée La Catholique, est une virulente protestation, en pleine querelle des inventaires, contre la Loi de Séparation de l'Eglise et de l'Etat et ses conséquences.

Elles est présentée en deux versions, dont la partition est commune. 

La première, revêtue de l'imprimatur de l'évêque du Mans (episcopus cenomanensis) Marie-Prosper Bonfils, est destinée à se chanter à l'église. 

La seconde est intitulée Chant du dehors [de l'église] et peut donc se permettre d'être encore plus militante et agressive envers les personnes, en citant nommément les principales cibles de la campagne en cours (Clémenceau, Briand, Viviani ; Puymasson et Culey, cités au couplet 7, sont les noms de deux villages dont les curés s'étaient pliés à la Loi). 

On notera particulièrement le couplet 5 de ce Chant du dehors, avec sa traditionnelle agression associant dans une commune abomination les deux ennemis jurés, la maçonnerie et la juiverie, conformément à la doxa de l'époque.

Comme on le voit à cette affiche (ci-contre) de la Ligue française, cette jonction de l'anti-maçonnisme et de l'antisémitisme allait fournir pour longtemps un fonds de commerce à la propagande d'extrême-droite.

L'auteur, désigné comme P.-A. BLANCHET, est sans doute le personnage auquel Dorothée SAUVAGNAC a consacré en 1999 sa thèse à l'Université du Maine, Missions et missionnaires en Sarthe à travers l’exemple de Paul-Auguste BLANCHET (1852-1912).