La Gaîté Maçonnique

Cliquez ici (midi) ou ici (MP3) pour entendre un fichier de la partition de Fasquel, séquencé par B. A.

Cette chanson figure au Manuel du franc-maçon de Bazot (p. 355 dans la 3e édition de 1817, p. 357 dans l'édition de 1855).

Francs buveurs que Bacchus attire est le premier vers du chorus du 1er couplet de la chanson de Gouffé et Fasquel, Plus on est de fous, plus on rit, chanson sur le modèle et dans l'esprit de laquelle celle-ci est manifestement construite.

On pourrait s'étonner de voir ici Minerve-Athéna, déesse de la Sagesse, prescrire le délire ; Dumolard, lui, la voyait plutôt chassée par Bacchus. Mais Bazot considère la maçonnerie sous un angle très festif ...

    

 La Gaîté Maçonnique.

 

AIR : Francs buveurs que Bacchus attire.

 

Des méchans bravant la colère 
Et des railleurs, les vains propos,
Dans sa gaîté vive et légère, 
Ma muse chante nos travaux. 
Francs-Maçons, ayez mon délire, 
Notre Minerve le prescrit : 
Vous savez que, sous son empire, 
Plus on est de fous, plus on rit.

Francs-Maçons, etc.

 

Ne craignez un ton lamentable 
Dans un ami de la gaîté ; 
Je ne viens point me mettre à table 
Pour vous prêcher l'humanité. 
A table, j'aime à rire, à boire, 
Et me moquer du bel esprit : 
Imitez-moi, point d'humeur noire ; 
Plus on est de fous, plus on rit.

Francs-Maçons, etc.

 

Des auteurs toujours à la glace 
Nous font dormir à leurs chansons ; 
Moi, sans tristesse ni grimace, 
Je ris et dis : Frères, buvons. 
Boire est un plaisir délectable ; 
A cet avis si l'on souscrit, 
En choeur fêtons l'ivresse aimable ; 
Plus on est de fous, plus on rit.

Francs-Maçons, etc.

 

Du plus doux de tous les systèmes, 
Redoutez l'abus cependant : 
Le sage évite les extrêmes ; 
Son délire même est prudent. 
Suivons sa méthode charmante, 
Et chérissant ce qu'il chérit, 
Chantons, puisque lui-même chante ; 
Plus on est de fous, plus on rit.

Francs-Maçons, etc.

 

Des banquets voilà bien, mes frères, 
Et les charmes et la douceur ; 
Mais ce sont encor des mystères 
Qui tourmentent plus d'un censeur.
Sans chagrin passons notre vie. 
Là-haut, dit-on, il est écrit : 
Bonheur, c'est l'aimable folie ; 
Plus on est de fous, plus on rit.

Francs-Maçons, ayez mon délire, 
Notre Minerve le prescrit : 
Vous savez que, sous son empire, 
Plus on est de fouś, plus on rit.

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