CHANSON DE TABLE

Dans laquelle les Frères reconoîtront l'ordre que l'on observe en buvant les Santés.

Douce sympathie 
Union des coeurs
La Maçonnerie 
Fait notre bonheur :
Profane, aux richesses 
Livre ton encens ;
La seule sagesse 
Peut charmer nos sens.

L'humaine nature
Féconde en désirs,
Chez nous sans murmure
Goûte les plaisirs ;
L'aimable mystère *
Aiguise nos jeux :
Maçon la lumière,
Eclaire tes yeux.

Célébrons mes Frères,
Ce charmant accord,
Emplissons nos verres,
Vidons les en corps :
Bannissons l'ivresse, (i) 
Gardons la gaieté:
Livrons-nous sans cesse
A la volupté.

Déjà dans vos coupes
Pétille le jus,
Frère ; (*) de la troupe
Guidez le chorus.
Une, deux, trois ensemble
Partons à l'instant :
Plaisir tu rassembles
Tes chers enfants.

* Les Maçons conservent le mystère jusques dans leur amusement, le profane n'y peut rien comprendre, c'est ce qui a fait dire à un Poète judicieux.

Nôtre Science est de nous taire, 
Sur les biens dont nous jouissons,
Il faut avoir vu la lumière,
Pour goûter ceux des Francs-Maçons.

(i) Ici l'on peut appliquer le précepte Epicurien.

Mais le plaisir cesse de l'être
Dès qu'il cesse d'être goûté
La débauche ne peut paroître,
Où doit régner la volupté :
Conservant toujours la sagesse,
Laissons agir le sentiment,
Et que Bacchus au lieu d'yvresse,
N'ait avec lui que l'enjouement.

(*) Cette parole s'adresse au Frère premier surveillant qui doit porter le Commandement en conséquence duquel tous les Frères boivent.