Couplets pour la fête d'un Vénérable liégeois

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Une figure de la maçonnerie liégeoise

Jean-Henri Putzeys (1781-1861), avoué près la Cour d'Appel de Liège, fut, vers 1817 (c'est donc de cette époque que date la chanson), le Vénérable de l'Etoile de Chaudfontaine, puis (vers 1836, avant d'en être l'orateur de 1851 à 1856) celui de la Parfaite Intelligence et l'Etoile Réunies (PIER), résultant de la fusion en 1822 de la première avec la Parfaite Intelligence.

En 1818, il fut Orateur adjoint au Grand Comité de la Grande Loge d'Administration des provinces méridionales (qui de 1815 à 1830, pendant l'annexion de la Belgique au Pays-Bas, regroupait les Loges belges sous l'autorité du Grand Orient des Pays-Bas).

Il fut également le Très Sage du Chapitre en 1837-38, au moment de la condamnation de la Franc-maçonnerie par les évêques belges. C'est lui qui, à ce titre, fut à l'origine de la publication par la PIER d'une brochure distribuée gratuitement à 2000 exemplaires : Considérations sur le mandement de carême pour l'an de grâce 1838 publié par Mgr Van Bommel, Evêque de Liège, précédées d'observations respectueuses sur la circulaire des Evêques de la Belgique contre les Francs-Maçons. Ces observations étaient sans doute moins respectueuses que le titre ne l'annonce, puisqu'elles provoquèrent la polémique, et de violents incidents à Tilff...

A cette époque, la PIER n'était pas membre du Grand Orient de Belgique, auquel elle n'adhéra qu'en 1854.

Putzeys est un des trois membres qu'en 1844 la Loge chargea (à raison d'une heure et demi par semaine) d'enseigner la morale et les principes maçonniques ainsi que la dignité, les droits et les devoirs de l'homme à des ouvriers intelligents et probes qu'elle avait pour ce faire admis dans ses locaux. Quoique rassemblant à la fois des libéraux (au sens de l'époque) doctrinaires et des libéraux radicaux, elle se montrait ainsi progressiste, comme en témoigne la pétition qu'elle avait lancée à la même époque contre la peine de mort.

 

COUPLETS

Chantés par L. R. L. de L'ÉTOILE DE CHAUFONTAINE, à l'O. de Liége, pour la fête de son V. le F. PUTZEYS.

AIR: la Fête des Bonnes-gens.

Ier.

CHACUN ici contemple 
Avec un vif intérêt,
Le décor de ce temple
Et tout ce champêtre apprêt. 
Aisément on l'interprête ; 
C'est pour un Frère chéri, 
Qu'ici nous faisons la fête ,
La fête du bon HENRI.

2e.

L'objet qui nous rassemble
Est digne du tout maçon ;
L'amitié met ensemble
Tous les cœurs à l'unisson. 
Elle veut que l'on répète : 
Chez nous ce Frère est chéri. 
Gaîment nous faisons la fête, 
La fête du bon HENRI.

 

3e.

De ce cher vénérable
Ne comptons pas les vertus ;
En ce genre admirable
Il est riche tant et plus. 
L'estime veut qu'on répète ; 
Chez nous ce Frère est chéri. 
Gaîment nous faisons la fête,
La fête du bon HENRI.

4e.

Son talent maçonique 
Jette sur notre atelier
L'éclat qu'un astre unique 
Répand sur le monde entier.
La gratitude répète :
Chez nous ce Frère est chéri.
Gaîment nous faisons la fête
La fête du bon HENRI.

5e.

Bon époux et bon père, 
Bon ami, bon citoyen ,
Puisse un destin prospère 
Le combler toujours de bien ! 
Ce vœu, que le cœur répète, 
Est pour un Frère chéri. 
Gaîment nous faisons la fête,
La fête du bon HENRI.

6e.

Citons-le pour exemple
A tous les zélés maçons, 
Que l'écho de ce temple 
Redise au loin nos chansons,
Et que partout on répète : 
Chez nous ce Frère est chéri. 
Gaîment nous faisons la fête
La fête du bon HENRI.

7e.

Que le choc de nos verres 
Égaie un banquet frugal !
Pour le meilleur des Frères
Faisons un feu sans égal ; 
Et répétons, a tue-tête :
C'est pour un Frère chéri, 
Qu'ici nous faisons la fête , 
La fête du bon HENRI.

Cliquez ici pour voir la page concernant la partition de l'air intitulé la Fête des Bonnes-gens. Le fichier que nous avons utilisé ici correspond à la deuxième des deux partitions figurant à cette page.

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