La fête des bonnes gens
(ou : l'Amitié vive et pure)
Cliquez ici (midi) ou ici (MP3) pour entendre cet air
Nous avons pu retrouver cet air dans le recueil Musique des chansons de Béranger publié à Paris (chez Perrotin) en 1853 (6e édition). Béranger l'a en effet utilisé pour sa chanson La bouteille volée (n° 55, p. 34).
Une autre chanson de ce site, Ronde, dont les paroles commencent par Nous n'avons tous qu'une âme, Qu'un esprit, qu'un sentiment, indique comme air de référence l'Amitié vive et pure.
On trouve, dans de nombreux chansonniers de la fin du XVIIIe, divers textes indiqués comme se chantant sur l'Amitié vive et pure ou sur l'air des bonnes gens, avec une métrique identique et dont les couplets se terminent chaque fois par La fête des braves gens (Couplets sur la Fête Civique du 10 août 1793, in Nouveau chansonnier patriote, p. 111), La fête des bonnes gens (la réunion des bonnes gens, in l'Almanach des Grâces 1795, p. 261) ou même La fête de l'Amitié (chanson du même nom in l'Almanach des Grâces 1793, p. 275).
L'air de l'Amitié vive et pure est donné par la Clé du Caveau (3e édition) sous le n° 315. La partition correspond à celle ci-dessous, que nous avons trouvée sur une feuille volante manuscrite sans aucune référence ni mention de provenance, avec le texte de la Ronde. Elle est identique, au décalage de tonalité près, à celle (ci-dessus) de Béranger. On peut en déduire qu'il s'agit d'un autre titre pour l'air de cette page, la Fête des bonnes gens.
Sur l'origine de cette chanson, voyez aussi cette page du blog associé ! Cet air semble être en relation avec la festivité intitulée la Fête des bonnes gens, instituée en 1775 par Jean-Baptiste-Jacques Elie de Beaumont (1732-1786) - qui fut Vénérable des Neuf Soeurs et que Voltaire appela le philosophe de l’innocence opprimée suite à son intervention dans l'affaire Calas. Le couple Elie de Beaumont (image reproduite avec l'aimable autorisation des propriétaires du Château de Canon) On lit à la p. 1003 du volume 17 de l'Encyclopédie (édition 1778) :
Il y avait aussi un prix du bon chef de famille. L'esprit de cette manifestation semble assez voisin de celui de la Fête de la Rosière. Voir également à ce sujet cet extrait de L'esprit des journaux. Nous reproduisons ci-dessous (colonne de gauche) un texte avec ses commentaires, figurant à la page 194 des Chansons nationales et populaires de France de Dumersan, ainsi que (bas de la colonne de droite) l'illustration qui en est donnée. A quelques différences près dans le 2e couplet, ce texte correspond effectivement bien à celui (colonne de droite ci-dessous) du finale de Colinette à la cour (titre alternatif pour La double épreuve), oeuvre de Lourdet de Santerre et Grétry créée à Paris en 1782 ; la mélodie est bien celle de la Ronde aux pp. 235 ss. de la partition.
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La Fête des bons amis d'Acrin utilise également cet air, ainsi que Désaugiers pour un de ses hommages à Hippolyte Merché-Marchand, publié dans la Lyre de 1812.
Et d'autres chansons de ce site encore utilisent cet air : 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8