Cantique

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Dès le XVIIIe, on trouve des chansons maçonniques sur l'air (qui est aussi connu comme celui de la fête des bonnes gens) l'Amitié vive et pure.

Ce cantique-ci (dont chaque couplet se termine par La fête des Francs-Maçons, au lieu de la fête des bonnes gens comme à l'original ; le procédé sera repris par Bazot) provient des pages 37 à 39 du recueil édité par Desveux en 1804.

Quatre mots dans le texte  sont mis en évidence par des italiques : deux fois le triplet Sagesse, Force et Beauté, et Vivant : il s'agit évidemment du mot latin, le pluriel (qu'ils vivent !) à répéter trois fois de la traditionnelle acclamation Vivat.


           
              

CANTIQUE

 

Sur l'Air : l'Amitié vive et pure.

 

Je sais que la satyre
Dans ce siècle a des attraits, 
La vertu qui m'inspire 
Frémirait de ces portraits. 
Qu'un pinceau toujours honnête, 
Soit l'âme de mes chansons ; 
Je dois célébrer la fête, 
La fête des Francs-Maçons.

 

Souvent un Vaudeville 
Par son sel est amusant ; 
Dans cet auguste asyle 
Il déplaît s'il est méchant : 
Notre aménité rejette 
De si dangereux crayons, 
Leurs traits terniraient la fête, 
La fête des Francs-Maçons.

 

Un Profane sincère 
Bientôt devient indiscret ; 
Un Maçon pour son frère 
Garde un éternel secret.
Avec nous l'amitié prête 
Ce serment que nous gardons, 
Pour ne point troubler la fête, 
La fête des Francs-Maçons.

 

L'appât trompeur du vice 
Nous ménage bien des maux, 
Dévoiler sa malice 
Est le but de nos travaux : 
Le vaincre est une conquête 
Dont nous nous applaudissons ; 
Et c'est honorer la fête,
La fête des Francs-Maçons.

 

Dans le monde on révère 
Et la fortune et le rang ; 
Dans ce lieu de lumière 
La Sagesse fait un Grand,
Et Force et Beauté parfaite 
Voilà nos distinctions : 
Ces trois vertus sont la fête,
La fête des Francs-Maçons.

 

An sein de l'opulence 
Un Grand cherche les plaisirs ; 
Hélas ! son abondance 
Lui laisse encore des desirs : 
Chez nous la Beauté l'arrête ; 
La paix dont nous jouissons,
Lui fait preférer la fête, 
La fête des Francs-Maçons.

 

Voit-on toujours à table 
Régner la sobriété ?
Quelquefois l'homme aimable 
Y rougit de sa gaité. 
Notre Sagesse s'apprête 
À lui donner des leçons, 
Il sait respecter la fête, 
La fête des Francs-Maçons.

 

Un faible intérêt brise, 
Dissout le plus fort lien ; 
Ici point de surprise, 
La Force est notre soutient : 
L'égalité satisfaite 
Des nœuds que nous resserrons, 
Vient nous garantir la fête,
La fête des Francs-Maçons.

 

Pout l'Ordre, pour nos Frères,
Pour l'Etat, le Souverain,
Formons des vœux sincères,
Vivant est notre refrain ; 
Que trois fois on le répète,
Que le feu de nos canons 
Anime aujourd'hui la fête, 
La fête des Francs-Maçons.

Les images de cette page proviennent de l'édition du recueil détenue, sous la cote Bibliothèque municipale de Lyon SJ R 335/30.4, par la Bibliothèque municipale de Lyon, laquelle nous a obligeamment autorisé à faire usage sur ce site des clichés (crédit photographique Bibliothèque municipale de Lyon, Didier Nicole) qu'elle nous en a fournis, clichés que nous avons adaptés pour les mettre aux normes du présent site.

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