Les pages (ou
extraits de page) ci-dessus sont les pages 209 et 210 du Dictionnaire
Maçonnique.
Par souci d'exhaustivité,
nous avons reproduit cette chanson même si l'on peut s'interroger sur
l'opportunité de l'avoir intégrée dans un chansonnier maçonnique ...
On peut supposer
que l'air mentionné comme celui des deux soeurs est celui de la chanson
de Béranger Les Deux Sœurs de Charité, air qui s'identifie avec celui
de La
treille de sincérité.
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LE VIEUX
MATELOT.
Air
: des deux sœurs.
Tout doucement sur les mers de la vie
Glisse à souhait mon navire léger ;
Je ne crains rien, personne ne m'envie,
Mais prudemment j'évite le danger.
Si je découvre un avide corsaire
Se dirigeant droit vers mon frêle bord,
Sans me piquer d'une ardeur téméraire,
Je vire, et prompt je rentre dans le port.
J'ai cependant signalé mon courage :
Le temps pour moi fut souvent peu serein ;
Au souvenir de maint et maint naufrage
Palpite encor le cœur du vieux marin.
J'ai vu périr le vaisseau la Victoire,
Surpris un jour par de lâches forbans ;
Le mien, léger de lauriers et de gloire,
File à travers les écueils et les bancs.
Depuis ce temps point ne m'a vu Neptune
Du cruel Mars partager les transports ;
Ne tente plus l'inconstante fortune,
Et j'aime à voir de la terre les bords.
J'erre à loisir sur une
mer paisible,
Dans mon esquif j'ai recueilli l'hymen ;
Et des plaisirs d'un cœur bon et sensible
Je sais jouir sans songer à demain.
En dérivant vers les sombres rivages
Traçons ces mots sur notre pavillon :
Que les cieux soient voilés et sans nuages,
De vrais amis rien ne rompt l'union,
Non de lauriers, de simples immortelles
Ceignons nos fronts, mes braves matelots,
A l'amitié si nous sommes fidèles,
Que craindrons-nous du vain courroux des flots ?
J. Quantin. |