Dialogue à La Candeur

Cliquez ici (midi) ou ici (MP3) pour entendre le fichier de la partition avec accompagnement, séquencé par B. A.

Le Tracé du Banquet ayant suivi une Tenue de la Loge d'Adoption de la Candeur, le 5 février 1778 contient le texte de ce dialogue entre un Maçon et une Prosélyte écrit par le Frère de la Chevalerie et chanté par le Frère et la Soeur Comtesse de Bethisy à l'occasion de la réception de la Soeur Comtesse Jules de Rochechouart. 

Dans cette saynète, Julie, une profane, se laisse persuader, malgré sa réticence initiale, par les arguments convaincants développés par le maçon.

Il fut applaudi au zèle et au talent de ces Frères et Soeurs.

On remarquera que l'habituelle triponctuation maçonnique est ici remplacée par une pentaponctuation, correspondant au fait que dans la Loge d'Adoption la batterie se fait par cinq.

L'air Viens Aurore, je t'implore (ou Plus jolie que Julie) est donné par la Clé du Caveau sous le n° 1051. On en trouve ici une partition avec accompagnement et ici le charmant texte.

          

    
           

Dialogue entre un Maçon & une Prosélyte.

Sur l'air : Viens Aurore, je t'implore.

 

Le Maçon

Viens, Julie !
Pour la vie, 
Viens adopter notre loi :
Que des Frères,
Les mystères 
Nous assurent de ta foi.

 

Julie.

Non, ... la crainte,
La contrainte,
Pénètrent mes sens d'effroi.
La torture
Qu'on endure 
Fait redouter votre loi.

 

Le Maçon

Nos épreuves,
Quoique neuves,
Ne doivent pas t'effrayer ;
Du courage
C'est le gage,
Nous devons tous le donner.

 

Julie.

Puis-je croire 
Que ma gloire 
Soit à braver le danger :
Moi, sensible !
Vous, terrible ! 
Ah ! vous me faites trembler.

 

Le Maçon

Ta confiance, 
Ta constance 
Rempliront tous nos désirs : 
Par leurs charmes,
Tes allarrnes
Vont se changer en plaisirs.

 

Julie.

La prudence, 
La décence, 
Laissent elles s'engager,
Sans connoître , 
Sans voir naître 
Les noeuds que l'on va former.

 

Le Maçon

Nos asyles 
Doux, tranquilles ; 
Sont les Ternples du bonheur ; 
L'heureux âge 
Du vrai sage 
Règne encore dans notre cœur.

Notre vie 
Sans envie, 
Coule dans l'égalité ; 
Nos langages, 
Nos usages, 
Respirent la liberté. 

Gémissante, 
Ou souffrante, 
La trop foible humanité ; 
Nous reclame 
Et notre ame 
Lui rend sa tranquillité.

Notre hommage, 
Sans partage, 
Est le prix de la bonté ; 
Pour nous plaire, 
Le mystère, 
N'est qu'un trait d'humanité.

 

Julie.

Ah ! .... Julie,
Pour la vie, 
Vient adopter votre loi :
Sans scrupule,
Oui, je brûle 
De vous engager ma foi.

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