SUR

LES PERSÉCUTEURS

DES FRANCS-MACONS.

 L’ígnorance, dans tous les tems, 
Voulut dominer sur la Terre ; 
Et faire au génie, aux Talens, 
Une implacable & lâche guerre.
Sa main secouant le tison
Du Fanatisme qui la guide, 
De l'homme, sous sa loi perfide, 
Enchaîne, étouffe la raison.  (bis)

Choeur.

Enchaîne, étouffe la raison. (bis)

L'Homme reçut de l'Eternel
Un coeur fait pour la bienfaisance. 
Mais ce n’est qu'un Monstre cruel, 
Quand il rampe sous l'ignorance. 
Devant ses Tyrans, abattu, 
Esclave atroce & sanguinaire, 
C’est à persécuter son Frere, 
Qu'il place toute sa vertu.  (bis)

Choeur.

Qu'il place toute sa vertu.  (bis)

En lui disant qu'il sert les Cieux,
 L'affreuse erreur le pousse aux crimes ;
Et comme un Tigre furieux,
Il s’élance sur ses victimes. 
Le Monstre qui conduit ses traits, 
S'annonce à lui pour la Sagesse : 
Et sous le joug dont il l'oppresse, 
En vertus lui peint ses forfaits.  (bis)

Choeur.

En vertus lui peint ses forfaits.  (bis)

Rien ne l'arrête en sa fureur, 
Ni la raison, ni la nature : 
Leur voix ne va point à son coeur : 
Au Ciel il croirait faire injure. 
Pour lui les maux de l'innocent 
Sont des objets remplis de charmes. 
Il triomphe, si, dans les larmes, 
Il voit le Sage languissant.  (bis)

Choeur.

Il voit le Sage languissant.  (bis)

Du Fanatique et du Méchant
Il devient l'instrument funeste ;
Et croit, dans son égarement,
Qu’il n'est que le vengeur céleste.
 De l'Homme il ne conserve rien.
C'est l'ennemi de la Nature :
Et du Ciel, pour venger l'injure,
Il détruirait le Genre humain.  (bis)

Choeur.

Il détruirait le Genre humain.  (bis)

Pour sa fureur rien n'est sacré.
Le trône éprouve son audace :
Et par ses Tyrans, enivré,
A côté du Prince il se place.
Souvent il en remplit le coeur
De la fureur qui le consume :
Et par ses mains même il allume
Les torches du Persécuteur.  (bis)

Choeur.

Les torches du Persécuteur.  (bis)

C'est le comble de tous les maux,
Quand des Méchans la troupe infame
Dispose à son gré des Faisceaux,
Et du Prince maîtrise l'ame.
Ses Sujets, condamnés aux pleurs,
N'ont qu'un seul voeu : de cesser d'être.
Tout languit, périt sous un Maître
Qui soutíent les Persécuteurs.  (bis)

Choeur.

Qui soutíent les Persécuteurs.  (bis)

Pour tenir l'Homme dans vos fers,
En vain le Tartare vous seconde,
Méchans ; sur vos forfaits divers,
Le Maçon éclaire le Monde
ll arrache le voile affreux
Qui cachait vos projets funèbres ;
Et vous poursuit dans les ténèbres
Où vous trainiez les Malheureux.  (bis)

Choeur.

Où vous trainiez les Malheureux.  (bis)

En vain vous ramassez vos traits, 
En vain votre main sanguinaire 
Accumule tous vos forfaits 
Contre notre Ordre Salutaire. 
En vain auprès des Souverains, 
Le nommez-vous Secte infidelle ! —
L’intolérance est criminelle. 
Nous prêchons l'amour des Humains.  (bis)

Choeur.

Nous prêchons l'amour des Humains.  (bis)

Osez dans ses fastes sacrés,
Demander vos noms à l'Histoire ;
Vous les y verrez abhorrés :
La honte y suit votre mémoire. 
Pour y prétendre à quelqu’honneur, 
Que fait votre cohorte immonde !
 Lorsque vous désolez le Monde,
Nous travaillons à son bonheur.  (bis)

Choeur.

Nous travaillons à son bonheur.  (bis)

Afin de tenir les Humains 
Dans une triste & lâche enfance,
A la raison, en Souverains,
Vous imposez partout silence,
Sans nos efforts, de ce poison,
Vous rempliriez la Terre entière. 
Mais nous répandons la lumière 
Qui fait triompher la raison.  (bis)

Choeur.

Qui fait triompher la raison.  (bis)

Moeurs, Etat, Religion,
Gloire du Ciel, Paix de la Terre,
Dans votre indigne ambition,
Furent toujours vos cris de guerre.
Ne connaíssant point les leçons
Que vous donne notre Art sublime,
C'est avec le pinceau du crime,
Qu'aux Rois vous peignez les Maçons.  (bis)

Choeur.

Qu'aux Rois vous peignez les Maçons.  (bis)

Mais pour démasquer vos fureurs,
Qu'ils daignent entrer dans nos Temples ;
Aux vôtres comparant nos coeurs,
Ils jugeront par les exemples.
Le trouble & la calamité
Coulent de vos mains sacrilèges ;
Le plus beau de nos privilèges
C'est de servir l'Humanité.  (bis)

Choeur.

C'est de servir l'Humanité.  (bis)

Autour de vous portez les yeux,
Et voyez l'Europe eclairée
Honorer, comme un don des Cieux,
Notre Société sacrée.
Quoi, tant de sages Souverains,
Grands par leurs vertus, leur justice,
Voudraient-ils protéger le vice,
Et les ennemis des Humains ?  (bis)

Choeur.

Et les ennemis des Humains ?  (bis)

Cessez, lâches Persécuteurs, 
D’oser à vos Maîtres augustes 
Faire partager les horreurs 
Qu'ínspirent vos fureurs injustes. 
Du Ciel redoutez le courroux : 
Et craignez qu'enfin il n'allume 
Pour vous écraser, le bitume 
Qu'il tient suspendu dessus vous.  (bis)

Choeur.

Qu'il tient suspendu dessus vous.  (bis)

Et nous ne démentons jamais 
L'esprit de notre Ordre sublime :
Laissons, dans ses affreux projets, 
Contre nous s’agiter le crime. 
Quand nous en serions abattus, 
Restons toujours ce que nous sommes. 
Qu'on voye en nous toujours des hommes,
 Amis & soutiens des vertus.  (bis)

Choeur.

 Amis & soutiens des vertus.  (bis)